Le vol libre des canards boiteux
Penestin, 22-25 septembre 2005.
Rendez-vous à 13 heures au CRA.
Pas de risque d’être en retard pour ma première expédition avec l’ASHCRAV.
Trajet sous le soleil sans encombre.
Arrivée au camping après quelques tours de manège dans les ronds-points sous la
direction d’Elodie ; nous retrouvons les autres qui nous attendent de pied
ferme.
Installation dans les mobil homes puis retrouvailles autour des tables
extérieures pour un apéro bien mérité après une première balade sur la plage
toute proche.
Premier moment très convivial, comme tout le séjour d’ailleurs, suivi d’un
repas mémorable dans une crêperie locale…
Dés le premier soir, je me suis senti complètement intégré dans un groupe dont
certains se connaissent depuis le début de l’association.
Dès le réveil du vendredi matin nous sommes tous à l ‘affût de la météo, volera,
volera pas c’est la question que tout le monde se pose…
Rendez-vous est enfin donné sur la Falaise de Mine d’Or en début d’après-midi où
les conditions semblent favorables aux vols.
Pas assez de vent donc on commence à faire voler les personnes les plus légères.
La pluie vient interrompre une demi-heure les vols mais après le vent a forci un
peu , les personnes de plus de 80 kg vont enfin pouvoir voler…
Ça y est c’est mon tour, le pilote très sympathique m’aide à mettre le harnais,
je lui explique que j’ai une prothèse depuis 3 mois seulement et que je ne sais
pas encore ce que je peux oser vraiment faire avec.
Pas de problème, tout se fera en douceur m’a t’il assuré !!!
Tout est prêt pour le vol, la voile est montée, à peine une toute petite
secousse puis on avance au bord de la falaise, mes pieds ne touchent déjà
presque plus terre puis à 1 mètre du bord environ le vent nous soulève en
douceur et c’est parti pour des sensations de glisse, une immense joie d’être
porté par les éléments au milieu de la nature, confortablement assis dans la
nacelle….
Quelques photos de là-haut puis il faut déjà songer à atterrir pour laisser la
place à un collègue. Atterrissage pour moi tout en douceur sur le sable mou de
la plage, posé par mon pilote comme une feuille morte.
Quelle joie et fierté également d’avoir volé appareillé par une prothèse. Je ne
pouvais même pas même pas faire un simple pas il y a seulement 4 mois….
Retour sur le haut de la falaise à pied ou je peux enfin partager mes émotions
et ma joie avec tous les collègues présents et surtout remercier la personne
qui, deux mois plus tôt, m’a donné confiance et assuré que je pourrais le faire
sans problème.
C’est décidé je revole dès que je peux….et je me réinscrit pour l’année
prochaine.
Le vent faibli et il se fait déjà tard , retour au camping où tous ensemble on
prépare le repas, apéro…..discussion dehors jusqu'à plus de minuit perturbée par
un bruit bizarre… qu’est-ce que cela peut bien être ? Le vent sur la mer, un
orage lointain ? Enfin, on découvre que ce n’est que le ronflement de Roger…
Bonne nuit suivie d’un copieux petit déjeuner ; préparation d’un pique-nique en
attente du responsable du stage de parapente. Vent trop faible, alors il décide
de nous emmener voler sur un plateau, tirés au treuil et nous montrer le
maniement de la voile au sol avec l’aide d’un moniteur de la fédération de vol
libre.
Autre technique avec des décollages plus mouvementés, plus espacés, qui ne
m’attire pas trop. Heureusement, des informations viennent de la falaise où le
vent a forci, contrairement aux prévisions.
Un groupe décide de repartir sur les falaises de la Mine d’Or, j’en fais
volontiers partie.
Arrivée sur place, les conditions sont vraiment très bonnes sous un soleil
radieux.
Je m’envole un peu plus tard pour un vol superbe, entre 30 à 40 m de haut
au-dessus de la falaise avec une vue superbe de l’estuaire de la Vilaine, des
courants ascendants qui donnent des sensations de voler comme des mouettes qui
d’ailleurs utilisent les mêmes courants que nous, quel plaisir de passer tout
près de la cime des sapins, à croire qu’il me fallait juste tendre le bras pour
les caresser.
Le pilote profite de ces très bonnes conditions pour m’expliquer plein de
détails sur la technique de vol et l’utilisation des courants pour se donner des
sensations parfaites de glisse tout en douceur, montée ou descente sans aucune
brutalité tout en symbiose avec le dieu Eole….
Il faut quand même atterrir pour laisser la place aux collègues mais quel vol
fantastique avec des sensations de liberté et de glisse inoubliables et qui
resteront longtemps gravées dans ma mémoire.
Ce vol sera suivi d’un autre plus bref juste avant la tombée du jour et le
dîner, les émotions cela creuse…
Repas à base de moules frites pris dans un restaurant proche de la Mine d’Or, en
compagnie de nos sympathiques pilotes. Difficile de se quitter après ces deux
jours passés avec eux mais il faut quand même s’y résigner après encore de
longues discussions devant le restaurant et il faut déjà songer au retour du
lendemain.
Il faut néanmoins se décider à aller se coucher et à dormir un peu avec toutes
ces émotions plein la tête….
Rangement et le retour du lendemain sans problème, nous sommes tous repartis du
camping avec de superbes souvenirs et un tee-shirt à l’effigie du camping.
Le moment le plus pénible de ce séjour fut l’atterrissage du lundi matin au
bureau devant l’ordinateur et de reprendre sa vie quotidienne avec tous ces
merveilleux souvenirs
P.S.
Un grand merci à toutes les personnes qui ont organisé et financé ce stage, à
nos gentilles accompagnatrices et particulièrement à une personne qui a su me
motiver et me prouver que je pouvais participer à ce stage, sans sa force de
persuasion, je n’aurais jamais osé. Elle se reconnaîtra…
Christian Salin |