dimanche 26 août 2012
Salut à tous,
De retour au niveau de la mer, que voie-je sur le site ? Un dénommé « P », je précise comme Papy et non pas comme Vilain, a survolé Le Mt-Blanc. Et bien OUI oui oui……
Revenons à l’origine de l’évènement. Un « certain » Dédé, laisse un message le samedi soir sur mon téléphone comme quoi, des parapentistes ont survolé le mont blanc, ce samedi 18 août, et que demain cela devrait le refaire, au dire des écoles du coin. Nom d’une pipe ! Ce même jour, ayant effectué un vol-rando avec Pascale, avec un dénivelé de 900 mètres et un vol en biplace du Lachat de Chatillon afin de longer en vol les Aravis, je souffrais des suites d’un abus de marche à pied en pleine canicule. Me voilà donc mis en alerte rouge… Sous le coup d‘une insolation et d’un vachage rugueux me mettant le genou droit à terre, je devrai dire plutôt en miette, et cela afin de protéger ma passagère bien aimée, la reprise de mes idées s’est faite par le refroidissement du plus haut de la bête et la désinfection de ce genou. J’ai donc rapidement parcouru les récits des vols du Mont Blanc, regarder le temps de route entre le bivouac et Cham, puis, immédiatement installé la bête au repos.
Dimanche 19 août 2012, levé à 7 heures 30 et départ à 8 heures 30 pour Chamonix. J’appelle Dédé à l’entrée de la ville pour signaler notre arrivée et trouver un stationnement près de la télécabine de PlanPraz. Je vous assure, la montée mécanisée avec une charge sur le dos en période caniculaire, vous laisse plus de neurones disponibles à un projet qui ne s’appelait pas à cet instant « vol du Mont Blanc ». Ma première montée sur ce décollage, accompagné de Pascale, ne connaissant pas un seul parapentiste parmi les nombreux présents, ne me donnait aucune prétention de réussite à un tel résultat.
Bien que les premiers parapentistes soient arrivés de bonne heure au sommet, ma décision de départ s’est faite par un souhait de faire un plaf rapidement au dessus du Brévent.
Pascale : Je le suis des yeux.
J’ai cheminé en progressant sans problème le long du Brévent, puis enrouler difficilement au dessus de la Pointe de Lapaz. Nous avions tous cette même difficulté et les places étaient chères pour arriver au plaf nécessaire pour la transition de la vallée.
Pascale : Je le perds des yeux
Enfin à 3364 mètres je pars en transition et sur le Prarion, je reprends 200 mètres et me décale vers le Mt Vorrassay. Là, je reprends 1000 mètres et poursuit le long de l’arrête de l’aiguille du Bionnassay et plaf à nouveau sans problème au dessus de l’aiguille à plus de 4200 mètres. A ce moment précis, j’ai bien vite annoncé à Pascale ma position
Pascale : quelle ne fût pas ma surprise ! et toujours dans l’ascendance, exprimé la grande possibilité d’arriver au sommet.
Pascale : SMS à Dédé et Annie : « 4323m vers le mont-blanc ! » Dans ma transition vers le dôme du Gouter, j’ai progressé prudemment côté Italie. Mon engagement sur ce versant étranger ne me laisse pas indifférent, là, pas question de se louper dans une enclave de non retour… A la hauteur du sommet, j’ai annoncé à Pascale la réussite inespérée de cet événement.
Pascale : au téléphone avec Dédé : « Ca y est, il y est » Cri de joie !!
En progression régulière et lente dans l’ascendance, entourée d’une euphorie générale par des cries de joie, je prends la décision de ne pas me poser souffrant de mon genou et d’une insoutenable onglée.
Pascale : En radio, j’écoute, impressionnée, ses commentaires en direct
Après quelques passages devant des parapentistes en rang d’oignons sur l’arrête et des atterrissages et décollages parfois peu conventionnels, j’annonce en bas mon retour vers une atmosphère plus chaude.
Voici les paramètres déclaré à la CFD :
- décollage Dim, 19/08/2012 – 13:45
atterrissage Dim, 19/08/2012 – 16:23
Plafond max5033 m à 15 :45
Vz max +9.6 m/s
Nombre de points de la trace 9471
intervalle moyen d’enregistrement 1 point/1s
parcours déclaré
- mode de calcul : automatique
type : triangle FAI
distance : 30.20 km
points : 42.27 points
- Commentaire :
Après étude de la trace et le souhait de respecter la réglementation de vol sur le massif du Mt Blanc, je pense être entré dans l’espace naturel de Carlaveyron sur le secteur du Brévent. C’est mon premier vol dans le secteur et avec un Flymaster B1 NAV.
- Espace aérien :
Mon retour est au dessus de la zone LF R 30B Mont-Blanc. Par contre, je ne pensais pas être dans la zone de la réserve de Carlaveyron. J’ai évolué malheureusement par inadvertance.
Il faut regarder les forums et le site de la FFVL (liens ci-dessous) pour comprendre que les journées des 18, 19 & 20 août furent exceptionnelles. Bien plus d’une centaine de parapentistes ont au minimum survolé le Mt Blanc et plusieurs dizaines se sont posés au sommet.
La réglementation dans ce secteur est complexe. Bon nombre de parapentistes ne se sont pas souciés de cette réglementation et les suites risquent d’être peut-être sévères. Personnellement attentif de la zone côté Mt Blanc, j’étais loin de penser d’avoir survolé une zone interdite côté Brévent. De ce fait, ma déclaration faite risque de ne pas être validée.
Dimanche 26 août à 9 heures, je viens de regarder ma messagerie et j’ai la joie de voir ceci :
- Bonjour Pierre-marie
Votre vol du 19/08/2012 a été modifie par thomas S
Nouveau statut du vol : Valide
Nombre de points : 42.27
Commentaire de validation (vous pouvez contacter le validateur en répondant a ce courriel) :
au mt-blanc tu étais dans la zone interdite
page publique de votre vol : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2011/vol/20120817
A bientôt pour de nouveaux vols
thomas S , pour l’équipe C.F.D. parapente
http://parapente.ffvl.fr/comptage-chamois-reserve-des-bauges#new
http://federation.ffvl.fr/actus/vols-au-mont-blanc
Toujours en contact radio avec Pascale, à l’annonce de ma décision de revenir me poser sur le plancher des vaches.
Pascale : on prépare le comité d’accueil.
Elle m’informe que notre charmante trésorière s’est chargée de la communication.
Pascale : SMS à gogo : félicitations, c’est papy le plus fort etc…
En quelque terme, le petit groupe de parapentistes du club bivouaqueurs ont reçu une volée de SMS. Dommage que mes yeux ne soient pas reliés par wifi car j’aurai partagé les images du massif en direct.
A 5000 mètres, j’ai assez de gaz pour admirer le paysage.
Pascale : on scrute l’horizon afin d’apercevoir une voile bleue.
Au cours du chemin vers l’atterro, ce qui m’a le plus marqué était parfois la couleur grise de cette neige. Les crevasses et les zones minérales vertigineuses m’impressionnaient plus particulièrement côté Italien exposés au soleil. Toutes les vallées étaient assombries par une suspension grisâtre atmosphérique. Cette ambiance visuelle, me permettait d’apprécier les grandes zones blanches de ce Mont-Blanc majestueux. Cela m’offrait un contraste magnifique entre les vastes espaces enneigés et rocheux. Autour de moi, ce massif grouillait comme une ruche. Certains bourdonnaient au sommet en pleine allégresse, d’autres luttaient le long des versant en quête de réussir eux aussi cette phase finale qui conduit au sommet en guise de Graal. En bas, tout était en miniature et l’humain n’était même pas même à la dimension d’une fourmi.
Pascale : enfin, nous l’apercevons, nous préparons son arrivée au sol digne d’un héros ! Annie cueille un bouquet de fleurs des champs pour lui offrir en trophée…
Je revins au sol comme un extraterrestre accompagné par des applaudissements inattendus.
Pascale : Hagard, il est surprit par nos applaudissements.
Cerné par un photographe constamment fixé par son objectif, je me prêtais à son jeu. Je retrouvais ainsi dans la joie, Pascale accompagnée d’Annie et André
Pascale : Merci André, grâce à toi, il a fait le vol de rêve, sacré Dédé !! et de Marie, René le photographe, Chamoniards membre de leur famille. Nous sommes reçus chez Marie et René pour fêter cela.
Pascale : Autour d’un petit rosé de savoie bien frais et des petits toasts préparés sur le pouce. Avec une vue sur le Mont-Blanc, nous avons regardé toute la fin d’après-midi les parapentistes descendrent du plus haut perchoir de l’Europe.
Pascale : il continuait à nous raconter son aventure, les yeux pétillants.
Un grand merci à Annie pour la com, à André pour l’info météo et à Marie et René pour leur accueil et le partage des photos souvenirs de cette grande journée.
Pascale : Et pour finir cette journée grandiose, restau en tête à tête et bivouac à Notre-Dame de Bellecombe. Ça valait bien cela, « c’est mon chéri le plus fort !!!! »
Maintenant, après un passage aux urgences, c’est l’immobilisation pour deux semaines afin de réparer le genou.
Pascale : il l’a fait exprès pour que je le chouchoute…
Ps : je ne suis pas un menteur comme un arracheur de dent comme certains l’insinue… (Enfin, je me comprends) Léon, dans deux semaines, il me faut des outils pour ôter quatre points de suture et je pense que tu es outillé, et… n’oublies pas le tafia ! Pascale : LOL !
Pascale et Pierre-Marie