Le Breizh aile challenge est la 1ère compétition de parapente en bord de mer !
Cette épreuve a lieu le 12/13 juin sur la plage de Gohaud.
Elle se compose d’ateliers en vol (exemple : précision d’atterrissage) et d’ateliers au sol (maniabilité de l’aile). A l’issue des ateliers, chaque pilote se verra attribuer des points. Le vainqueur de la compétition est celui qui comptabilisera le plus de points.
Cette 1ère édition est ouverte à 12 pilotes. Le niveau brevet initial est demandé. La carte fédérale de compétition n’est pas obligatoire. Les inscriptions seront ouvertes durant le printemps.
Pour les participants des lots seront à gagner. Alors venez partager ce week-end de parapente pour de nouvelles rencontres, de la progression, de la découverte et surtout pour s’amuser !!!
Cet été lors de vacances dans les Alpes, la météo m’a fait arriver à Saint Vincent les forts. n’ayant jamais volé plus au Sud de Grenoble, tous le coin a été une (belle) découverte pour moi. Un de mes objectifs de l’année était de tenter un vol bivouac (C’est une de mes plus grandes motivations depuis mes début dans le parapente), je sentais que c’était le bon moment !
Préparation
En regardant les traces CFD depuis Saint Vincent, j’ai de suite vu que le vol classique du coin est à suivre la crête vers le Sud. On a déjà un plan de vol parfait. En observant sur la place les sommets plus à l’Est du Morgon pouvait être sympa aussi pour bivouaquer mais trop proche du point de départ. Voilà une bonne solution de secours. Le site de Saint Vincent les Forts commence à marcher assez tard 14h et est assez bas (1300m), je préfère donc m’orienter vers le sommet de Dormiouse (2500m). La rando pour aller jusqu’en haut m’occupera la matinée.
Rando direction Dormiouse
Me voilà le matin 10h à Saint Vincent, le matos de bivouac et de vol dans le sac. Plan de marche vers le sommet de Dormiouse 7km/1200m de dénivelé. Bon je ne suis pas en avance, il ne va pas falloir traîner.
Après 100m, première constatation: « Oh purée que c’est lourd ! ». j’ai eu quelques heures pour estimer le poids de l’ensemble à environ 22kg, il va falloir réduire un peu ça pour les prochaine fois.
Belle rando en face Nord permettant de ne pas trop subir le soleil.
Arrivée au sommet
Après en avoir bavé 3h, je me retrouve au sommet de Dormiouse… à retrouver le chemin arrive du haut de la gare de télésiège. Okay on n’a pas vécu la montée de la même façon.
Me voilà dans un lieu inconnu, il va falloir prospecter pour trouver un bon décollage. Mais patience je reconnais d’ici des marcheurs avec des sacs Nervures. Il y a du volants dans le coin.
Pas de chance ce groupe ne connaît pas non plus ce déco, mais coup de chance ils sont très sympas. 5 pilotes du club de Lans en Vercors. Leur plan de vol, prendre la crête au Sud direction Saint André des Alpes. Je ne mettais pas donné d’objectif comme tel mais je compte aussi partir dans cette direction. Je m’incruste dans leur groupe et on va un peu plus bas que le sommet vers un coin qui nous parait bien pour décoller.
Décollage
Nous voilà fin prêt, 6 gaillards, tous avec le matos de bivouac dans la sellette (Je suis par contre le seul avec des boites de conserve, oui ce choix tactique n’est pas forcément top).
J’ai remarqué un fil rouge durant ce périple, les décos sont de plus en plus acceptables.
J’ai donc commencé avec un déco bien dégueulasse comme on aime. J’y aille d’ailleurs sûrement perdu le gainage d’un de mes freins. Suspentes dégainées, performances améliorées !
14h, On s’élance les un après les autres en attendant les suivant avant de partir. La masse d’air semble généreux et plutôt sympa. Je suis prêt pour foncer vers l’inconnu.
Après un petit quart d’heure, une annonce à la radio, une suspente d’un des collègues s’est coupée sur un rocher. Il ne volera pas. Nous voilà déjà plus que 5. Plus qu’à attendre le dernier et nous seront prêt à partir.
Le timing a été parfait, au moment ou tout le monde avait fait un plaf et était prêt à partir… je fais un tas et perds 500m. Me voilà sous tout le monde à devoir courir pour rattraper le groupe.
Direction la Tête de l’Estrop
J’ai donc passé la première partie du vol en queue de peloton à me dépêcher. D’un coté c’était un bon exercice, je suis habituellement du genre très conservateur et lent.
Même en essayant d’adopter une mentalité d’Alpin: « Tu pousses sur l’accelérateur, tu avances et tu n’enroules pas ! », j’ai apprécié exploiter de généreux thermiques bien dignes des Alpes du Sud.
D’un autre coté, un collègue du groupe s’est fait enfoncer dans les avant reliefs et a manqué de devoir poser. Plus que 4 dans le groupe. A ce moment là j’ai apprécié d’être très conservateur.
Pendant ce temps, je voyais une Artik du groupe rester constamment au dessus des sommets en avant de tout le monde. Okay ça va être dur de le rejoindre celui là !
Première belle étape de vol, me voilà à hauteur de ce magnifique sommet enneigé qui me faisait tant envie de loin.
Magic transition
Je ne connaissais pas ce sommet mais apparemment les collègues semblaient bien l’avoir repéré comme point de passage vers Saint André. Très bien je suis.
Revue des troupes: L’Artik est devant je ne la trouve plus. Je ne m’inquiète pas pour lui, je suis 200m derrière Seb et sa Sigma. Un troisème pilote est juste derrière moi, je l’ai rattrapé dans le dernier thermique (Yoooouuhhhouu, j’ai réussi à rattraper du monde !) et le dernier qui était sur les avant reliefs réussi à se refaire mais à beaucoup de retard. On se disperse les amis !
La crête continue au Sud Est mais je vois Seb partir au dessus d’une crête 1000m plus basse direction Sud Ouest. Quoi ? Behhh …. Heu… ça ne me va pas je veux rester au dessus de mes sommets moi. Bon wait and see. Mais il ne descend pas là. Huummm. Mais il monte même. Okay je suis. 4.5km à continuer à monter. Mais c’est un génie ce gars. Où est ce que l’on est ? Une confluence ici ? En tous cas j’accepte.
Mine de rien j’ai l’impression que le phénomène est temporaire, Seb devant se maintient mieux que moi (Non mon Epsilon ne vole pas moins bien qu’une Sigma) et la voile qui me suit semble bien plus perdre.
Au milieu de ce cheminement, un message radio: « Je suis juste de poser dans un pierrier, je remonte un peu et j’essaye de repartir ». C’est notre Artik qui est posé ? Comment ça il est descendu de ces crêtes ? Oui je l’aperçois en contrebas plus à l’Est. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais ça m’a paru étonnant. Nous ne sommes plus que 3 dans la course.
Maintenant que va t’il se passer. La crête que l’on suit baisse petit à petit, on va bientôt faire du vol de plaine. Et là magie, la Sigma qui part à monter. Pas un virage, il se retrouve un bon 500m plus haut. C’est donc ça la magie des Alpes. Là clairement pour moi, Seb est devenu un génie. Tout était parfait comme s’il y avait un plan. Apparemment dans les faits, ça a été un enchaînement de bonnes opportunités, mais je dis chapeau.
On a la hauteur on est sauvé. C’est partit direction les sommets.
Une petite erreur de parcours
Un peu en avance sur la Spantik qui me suivait (La transition a moins été généreuse pour lui). Je suis à la trace Seb qui passe à l’Est du relief du Cheval Blanc (Droit devant sur la photo).
Bizarre je serais bien resté à suivre la grande crête qui partait plus vers l’Ouest (Droite). Enfin bon vu ce que Seb m’a trouvé juste avant, je me dis que je peux bien suivre. A partir de là on n’est plus que 2 et on ne peut plus tellement appeler cela un groupe de pilotes.
Après une discution musclée avec ma voile, je déduis que l’on doit être un poil sous le vent.
Au fur et à mesure que j’avançais, je voyais bien que l’on allait devoir faire une sacré transition pour raccrocher le prochaine relief. Effectivement après avoir tournée quelques minutes: « Je crois que je me suis planté de relief, on aurait dû passer de l’autre coté du Cheval Blanc ». Bon pas grave on fait demi tour. Ça serait sans compter le flux d’air venant du col que l’on venait de passer. Il va falloir essayer de passer autre part.
Après passer une bonne vingtaine de minutes à se battre pour monter, la radio se réactive: « Je crois bien que cette vallée ça va être la notre ». On est au pied du Cheval Blanc. On doit bien pouvoir décoller là haut, on est pas mal. Mais bon, autant avancer tant que l’on peut.
Seb tente de partir au Sud, parfaitement à ce moment je trouve une thermique qui me fait gagner 600m. Une occasion de sortir de ce bocal ?
La tentative de Seb se solde par un échec et il pose dans un champs en contre bas. Il n’y a décidément plus de groupe. Je force le passage d’un col au Sud de la vallée en tombant dans un sacré venturi: « Pourquoi je suis à 5km/h !!! (Accéléré) ». Au final ça passe, de peu mais ça passe.
Au final, pour illustrer la petite erreur:
Note pour soit même, suivre les points bleus. Problème, en l’air on ne les voit pas.
Le destin d’un vol de groupe: finir seul
De là esseulé, je tente suivre le massif vers l’Ouest pour arriver au Sud du Cheval Blanc. C’est fou à quel point à chaque fois que je voulais prendre une direction, j’étais joyeusement contré. Je commençais à croire que mon Epsilon volait à 15km/h bras haut.
D’un coup surprise, un contact radio de Paul, un des pilotes du groupes. Ou est il ? Nous a t-il suivi dans notre vallée de la mort ? A t-il réussi à avancer et à passer après le Cheval Blanc ? Je ne l’ai pas su, trop occupé à contrôler ma voile, je n’ai pu répondre avant de poser.
Je savais que c’était foutu pour espérer d’aller très loin mais je voulais gratter pour me rapprocher des hauts reliefs, contourner le Cheval Blanc pour arriver de l’autre coté et réduire la distance à monter le lendemain matin. Très mauvaise idée, on verra pourquoi plus tard.
16h45 après 2h45 et 44km, il est temps de réfléchir à la troisième partie de la journée: se rapprocher d’un décollage et bivouaquer.
Marche du soir sous un soleil de plomb
Après avoir regardé quelques minutes les possibilités qui s’offrait à moi, je me rends compte que j’ai plutôt mal joué mon coup. Je me suis très fortement écarté du Cheval Blanc (Pas à vol d’oiseau, mais à pied). Le sommet du Pic de Couard pourrait convenir pour redécoller et est plus proche mais je ne sais absolument pas comme il se présente.
Je reste donc sur l’idée de repartir à pied pour le Cheval Blanc mais la rando du soir ne va pas être péperre comme j’aurais aimé. Le soleil encore bien haut tapait encore très fort, le sac était toujours aussi lourd. Je rêvais juste d’arriver dans la foret sur le flanc Est du Cheval Blanc pour trouver un peu de fraîcheur.
L’eau commence à manquer, je suis parti avec 3.5L et je finis rapidement d’en consommer la moitié. Pas une maison sur la route, ça pourrait devenir embêtant pour plus tard.
Une fois arrivé au Col de Séoune, je laisse la chaleur derrière mois. J’entame les faces Est, le soleil est moins violent, la foret est plus agréable que le paysage désertique que je laisse derrière mois. Il est clair que pour économiser de l’eau, il vaut mieux avancer le plus possible ce soir là plutôt qu’avoir le soleil en direct le lendemain matin. En même temps, je me demande où son chacun des pilotes du groupes. Peut être que Seb va adopter le même plan que moi, remonter le Cheval Blanc puis y décoller le lendemain. Lui a posé juste au pied de ce relief et est mieux placé que moi pour s’y rendre. Depuis le passage du col, je multiple les appels radios sans réponses.
Après avoir avancer d’un bon 10 kilomètre, je commence à chercher un endroit pour la tente. J’aime particulièrement bien bivouaquer dans des endroits dégagés pour profiter au maximum de la vue mais je me rends compte que je ne vais pas pouvoir passer entièrement la forêt le soir même. Je guette les endroits herbeux et plats (Ce qui était plutôt rare). Parfait j’en trouve un beau, dans ma tête je me dis: « Je fais 100m de plus, si je ne trouve pas mieux je reviens ici ».
50m après, pleins de bruits, les fougères qui bougent, voilà que je surprends une petite famille de pâtés sur pattes.
Deux sangliers sur le chemin. Ils me voient et s’enfuient. Mais les bruits continus, il doit encore en rester. Je m’approche tranquillement. En tout une dizaine de bestiaux ! Ouhlà ! J’espère que ça ne charge pas ces bordels là. Mais attendez ce ne sont que des marcassins, la madre est encore plus grosses ! Ils ont l’air bien craintifs, essayons de leur faire peur paraitre agressif. Un grand cris et les voilà qui partent tous à fond de cale. Bon tous sauf un qui ne devait pas être le réactif de la famille, il lui a fallu 10 secondes pour ce dire fallait regarder ce qu’il se passait et finir par partir. Une bonne chose de faite mais je ne vais pas dormir par ici. J’ai de suite été motivé pour mettre au moins deux kilomètres entre cet endroit et mon camp.
J’ai pu trouver un endroit au bord de la piste où poser mon bivouac. Je n’avais pas une vue de fou, mais il était presque 21h, il était grand temps de s’arrêter.
Une bonne occasion pour tester la tente de bivouac offerte par les parents. Niquel et vraiment pas lourde !
Voilà venu l’heure du repas. Pour réduire un peu de poids, je n’ai pas pris de réchaud. La surprise du soir, le mitonné de mouton en boite est étonnement bon froid (Pas pire que chaud en fait). Ceci fait, il est temps de tomber sur son matelas et de sombrer.
Marche d’approche du matin
Réveillé, en pleine forme, prêt à finir l’ascension pour pouvoir prendre le chemin du retour. J’ai toujours ce manque d’eau qui risque d’être problématique. Mais il y a toujours moyen de s’arranger. J’ai du temps avant que les conditions s’installent, la monté se fera à l’économie tout tranquillement.
Tout tranquillement oui, mais le soleil tape déjà bien fort dès que je sors de la forêt. Il faudra prendre plus d’eau la prochaine fois.
A 10h, je me retrouve au sommet. La topologie de la face Est semblent pouvoir bien donner le matin. D’un autre côté, si je rate mon vol et que je descends, je ne serais pas bien pour remonter vu ce qu’il me reste d’eau. Si je vais jusqu’en bas de la vallée pour reprendre de l’eau, il faudra tout remonter (No way !). Je temporise donc un peu en lisant.
Vol de retour: édition matinal
10h30, il fait chaud, je crame, la brise de pente est bien en place. Je décide de me préparer. Il n’y a pas de choix il faut que ça marche.
Une petite pression en plus de d’habitude, je n’ai pas le droit à l’erreur.
Mes inquiétudes se sont vites levées. Les conditions étaient parfaites. Avec même un passage à 2950m à 11h05.
Maintenant le tout est d’avancer sans jamais quitter le haut des crêtes. Je connais les face Ouest mais il est vachement tôt. Je ne sais pas comment marche les face Est dans le coin. J’avance prudemment en gardant en tête que je dois absolument être hyper conservateur pour ne pas me retrouver piégé.
Je me suis imaginé la carte avec la plan de vol et les endroits où ne vraiment pas poser.
Toutes les vallées à l’Ouest de la première partie du vol sont totalement perdue et orienté à l’opposé de la direction voulu. Rentrer en stop serait une vraie galère. Il est totalement inconcevable d’aller dans les vallées à l’Est. Il n’y a pas de choix, il faut réussir à rejoindre au moins la tête de l’Estrop.
Au bout de 15km, je n’arrive plus à accrocher le haut de la crête. De suite je prends la décision d’atterrir 200m en dessous avant de perdre trop d’altitude.
Il est 11h40, le prochain vol sera en face Ouest. Je vais devoir attendre le début d’après midi, j’ai tout mon temps pour refaire mon paquetage et remonter à pied.
J’ai déjà fais un bon bout de route alors qu’à la base je ne pensais pas voler le matin. On est en avance sur le planning sans être en difficulté. Parfait.
Retour deuxième étape
Après la courte montée à pied, j’en profite pour manger et glander avec un bouquin. 13h, la brise s’est totalement inversée, les conditions se mettent en place, je commence à sortir l’équipement. J’aperçois 2 voiles satellisés plus à l’Ouest. Plus qu’à faire comme eux et je rentre !
Et c’est parti, à ce coup ci c’est pour poser à Saint Vincent.
De suite grosse galère, 10min à descendre sans rien accrocher. Mince, le plan part mal.
Encore une fois, la tactique serrage de fesse à plutôt bien marché. Et j’ai pu en quelques thermique sortir de la zone hachuré. Me voilà bien plus serein pour voler.
Je commence à entendre des communications sur la radio. Les collègues d’hier, c’est vous ? (Oui ça fait depuis le premier déco de la matinée que je tentais des appels périodiquement).
La deuxième partie de la crête se parcourt merveilleusement bien. J’étais dans mon élément, pas une seule fois sous les crêtes, des magnifiques thermiques et un très beau plaf. Peu à peu j’entends de plus en plus de communications radio, ils ont déjà réussir à rentrer plus tôt.
Ça y est, je suis arrivé en finesse de l’objectif. Je retrouve la grappe des pilotes qui décollent dans le coin. J’aperçois quelques uns des voiles du groupes, je comprends qu’ils ont eu une navette pour venir les chercher et qu’ils ont redécoller ici. Moi qui les appelait 45km plus loin, je n’étais pas rendu à avoir de réponse.
Le lac en vu il n’y a plus de doute, j’ai atteins l’objectif. Par contre il est 15h10, je n’ai vraiment pas envie de poser. C’est le bon moment pour visiter les alentours.
Me voilà en direction du Morgon de l’autre coté du premier bras du lac. Plus de prise de risque, je reste en finesse de l’atterro.
S’en suit 1h20 à zoner dans le coin en volant tranquillement. Avant de poser à 50m de la voiture, objectif réussi !
Epilogue
Vol
Il n’était même pas 18h, sur un site qui marche de folie le soir. J’ai donc décidé de repartir à nouveau… pour finir en beauté dans l’amélioration des décos.
A la base motivé pour juste faire des exos de repose sur ce site où l’atterro est difficile, je suis parti en short/T-shirt. Pas con vu la chaleur. Mais c’était sans compter que vers 19h, une dizaine de pilotes essayaient d’atterrir avec pas mal de difficulté et de nombreuses tentatives. Je leur ai donc laissé la place et j’ai travaillé les petits thermiques sur les flancs de Dormiouse. Pour au final arriver à 2800m à 19h40 équipé comme un touriste à la plage: « Hop là ! Une sacré mauvaise idée ». Il fait bien froid là haut.
Repos
Le lendemain, je pense ne jamais avoir autant apprécié une journée sans plaf. Des heures de glandes au bord du lac et dans le hamac. Comme c’est beau de ne rien faire.
Bière de débrifing avec le groupe de Lans en Vercors
A l’heure qu’il est je n’ai toujours pas eu l’occasion de croiser les amis crosseurs de Lans, ni à Saint Vincent ni en remontant à Grenoble. Il va falloir que j’aille voler chez eux pour leur payer une tournée car sans eux je pense que ce périple aurait été bien différents. Ça sera peut être pour l’année prochaine.
Conclusion
9h10 de vol en deux jours (dont 6h20 le deuxième journée), 90km, 24km à pied, 3000 de dénivelé, deux jours de vols bivouacs et une magnifique première expérience de vol bivouac. C’est bon, j’arrive à réaliser ce qui m’attirait le plus dans le parapente. Ce n’est plus uniquement penser sur un vol mais un tout. J’aurais pu faire 100km d’une traite je n’aurais pas été plus heureux.
J’ai adoré la réflexion qu’il faut adopter. Je pense que je vais me souvenir de ma marche du premier soir lors de tous mes prochains vols bivouacs: « Il vaut mieux poser à un déco qu’en bas » mais surtout « Il vaut mieux poser en bas d’un déco que 15km plus loin ».
Quelques photos pour partager ma ballade merveilleuse du 24/05/2020 en direction de ma plage fétiche puisque j’y ai passé pas mal d’été avec un groupe d’ami. En prime, mon plus gros point bas avant de partir de Guéméné : 32m sol.
Ce récit est fait par un pilote qui est globalement pas très expérimenté et surtout pas en plaine. Il n’a ABSOLUMENT PAS but d’être un modèle pour rien. Je dois l’avouer que le but est autant d’avoir des retours de pilotes plus expérimentés que de partager à d’autres pilotes curieux.
Vidéo
Contexte du pilote
J’ai commencé le parapente dans les Pyrénées (Accous) avec deux stages en 2016 et 2017. Depuis le début de mon autonomie (2017), j’ai surtout volé en montagne, que ce soit dans les Alpes, les Pyrénées Espagnols et Français. Jusqu’à il y a une semaine, voler en Loire Atlantique consistait surtout à combler gros manque de vol avec du soaring sur la cote. En 2019 j’ai suivi un stage d’initiation au cross, toujours à Accous. Puis j’ai pu réaliser de bons cross, relativement à mon niveau, dans les Alpes en autonomie. Un cap était passé, le bocal c’est beau, plus loin c’est au moins aussi beau. Les dernières semaines avant ce vol, j’ai pu m’exercer au vol de treuil en plain sur une dizaine heure, comprenant un très beau vol Guéméné/La Roche Bernard (40km).
Contexte du vol
Site de vol
Pour cette séance de treuil, nous avons choisi le site de l’aérodrome de Redon. C’est particulier de décoller en parapente d’une piste d’avion.
Il faut bien admettre que ce site présente le gros avantage de ne pas avoir d’obstacles dangereux en bordure de piste. Bien sur la cohabitation avec l’aviation peut être assez complexe, mais pas ce jour ci. Pas un seul avion n’est venu dans la zone.
La piste nous offre un tracé de plus de 800 m orienté NE/SO.
Conditions météo
Prévisions
Cette fois ci, j’ai essayé d’améliorer mon analyse météo. Je voyais:
Au sol, un vent principalement allant de NE à N. La composante d’Est s’effaçait peu à peu dans l’après midi. La vitesse comprise entre 5 et 10 km/h.
En altitude, le vent ne se renforce pas beaucoup mais prend une composante d’Ouest. L’avancement de l’après midi accentue ce phénomène.
L’arrivée d’une brise d’Ouest proche de la côte qui ferait naître ce qui peut s’apparenter à une confluence permettant de descendre en SSE.
Le plaf compris entre 2 100 et 2 400m, bien assez pour être heureux.
Avec les prévisions de la veille, de nombreux nuages. Mais les prévisions du matin donnait une nébulosité très faible.
Pour la prochaine fois, je penserais à faire des captures d’écran des sites de météos la veille pour illustrer.
Observations
Au niveau du vent au déco, les prévisions annoncées semblaient bien corrects, le plaf à un peu plus de 2 000 m. Les prévisions corrigées du matin sur les nuages étaient assez valides. Il n’y avait que peu de nuages par rapport à ce que j’espérais la veille en début de vol. Sur la fin du vol et surtout après avoir posé, j’ai remarqué que pleins de jolis cums se formaient. Je pense que ça a un rapport avec la brise et la confluence qui étaient annoncées. Il peut y avoir un apport d’humidité dans l’air par la brise qui a facilité la condensation.
Réglementation aérienne
Regardons maintenant les zones aériennes pour un vol avec un vent de N à NE puis du NNO en fin de vol.
Avant toutes choses référençons les zones du coin pour bien visualiser (Les zones inaccessibles ont été ignorés). La pression considérée était à 1033 hPa. N’étant pas expérimenté en aviation, je ne suis pas très à l’aise avec les pieds ou les niveaux de vols. Par habitude je passe tout ça en altitude AMSL exprimée en mètre.
Label
Min noté
Min mètre
Max noté
Max mètre
TMA Nantes 1.2
2500ft
762m
3500ft
1066m
TMA Nantes 1.1
2500ft
762m
3500ft
1066m
CTR St-Nazaire 1
0ft
0m
1500ft
457m
CTR St-Nazaire 2
1500ft
457m
2500ft
762m
TMA Rennes 3
FL065
2005m
FL115
3529m
Le site de décollage est proche de deux zones: La TMA Nantes 1.2 au Sud et la TMA Rennes 3 au NE. Le TMA de Rennes n’est pas préoccupante car elle a quelques kilomètres face au vent, clairement pas la direction que je vais choisir. La TMA de Nantes demandera par contre de garder une composante d’Ouest durant le vol pour ne pas s’y retrouver piéger. Je risque donc de devoir craber et ne pas juste me laisser porter par le vent.
Dans l’objectif d’avancer vers la côte Guérandaise, je vais devoir avancer assez loin jusqu’à largement passer Herbignac. Le brise en fin d’après midi risque de ne pas me faciliter le travail mais ça serait impératif pour ne pas risquer de se rapprocher de la CTR de Saint Nazaire.
Tout est prêt pour rouler jusqu’à Redon en sortant du boulot !
Déroulement de la journée
Avant le vol
Arrivée sur site vers 14h. Deux voiles sont déjà en l’air, pas d’avions à l’horizon, pas un chat dans l’aérodrome. Comment entre-t-on la dedans en temps que parapentiste ? Question sans intérêt, naturellement: A pied.
Directement après une petite marche pour retrouver les collègues du club, il est temps de préparer l’équipement. On n’est pas beaucoup, il est assez tard, il faut en profiter et ne pas perdre de temps. L’équipement checké, la moitié du sandwich d’englouti, il est temps de décoller. On commençait à perdre de vue Gérard qui montait au dessus de Redon, les conditions ont l’air de donner.
En effet mais sélectivement. Cette première treuillée n’a pas été du tout efficace, 170 m, deux virages puis me voilà au sol. Mais qu’est ce qui s’est passé ? La réponse est venue à la radio de Bernard au treuil: « Là je suis désolé, ça n’a rien donné. On est monté à 60 km/h, ça ne portait pas ». Aucun problème ça, arrive.
Le vol
La treuillé
Mon vol d’échauffement est fait, maintenant je dois tenir en l’air ! Gonflage, déco, et voilà que ça monte ! De suite plus rassuré, je suis le couteau entre les dents, la piste est courte. Il va falloir assurer pour chopper une première ascendance.
Premier thermique
Me voilà largué, il faut maintenant trouver de quoi à monter. J’ai un mauvais souvenir du vol précédent mais là j’ai bien 100m de plus et une forte envie de ne rien lâcher. Coup chance, un thermique m’a récupéré très rapidement. Bon mon envie de ne rien lâcher me servira pour plus tard. C’est parti pour une lente montée en se laissant dériver. 940 m, je me sens plus en sécurité et je profite un maximum du paysage.
Belle montée au dessus de Redon
Le thermique perdu, je m’avance vers Redon à la recherche d’un prochain. Sans se faire attendre en voilà un. Je me fais une belle montée jusqu’à 1650 m avec un taux de montée plutôt efficace. 900 m en 6 min par rapport aux derniers 550 m en 9 min. Une prise de thermique plutôt efficace mais ça sera bien la dernière de la journée.
Chasse de nuages et belle descente
Une fois en haut que fait on ? Les autres, je ne sais pas mais moi j’essaye d’y rester. Cap sur un nuage encore bien plus haut que moi pour chercher à monter jusqu’à lui.
Mais ce forme-t-il ou est-il entrain de se désagréger ?
Pas d’autre nuage accessible, plus qu’à suivre le vent et espérer croiser un beau thermique.
Je ne sais pas si je me place mal, si je repère mal les thermiques mais à chaque fois que j’atteins un beau plaf, il faut que je fasse un point bas ensuite. Dégringolade, de 1 650 m à 145 m (Rendu là on compte chaque petit mètre). J’ai bien l’impression que je vais gagner une rando aux bords de la Vilaine pour rentrer, durant cette transition, j’ai le temps de bien voir par où rentrer. la promenade peut être belle mais je ne suis pas là pour ça.
Point bas de la mort qui tue
Bon je ne suis pas haut, il va falloir se sortir les doigts et être concentré pour s’en sortir. Je trouve une ascendance au dessus de ce champs. Je tourne, je tourne, je retourne, je ne lâche pas. Petit à petit je remonte. Il ne faut surtout pas sortir du thermique sinon je vais me retrouver au sol bien de trop rapidement à mon goût. Le vario m’annonce 300 m, il n’y a encore rien de gagné pour s’en… Un papillon ?!? Qu’est ce que fout un papillon à 300 m ? Je le vois battre des ailes comme s’il était à un mètre du sol. Humm… si un papillon arrive à monter à 300 m, c’est que d’un il y a bien une ascendance dans le coin (Moi aussi je monte donc forcément oui) et de deux ce papillon doit faire partie de l’élite des papillons du coin. En proportion, c’est comme si j’étais à 18 000 m, pas mauvais. Maintenant je ne le vois plus comme un négligeable insecte voletant mais comme le papillon venant au secours de Gandalf dans le Seigneur des Anneaux.
Je ne lâcherais rien. Je ne poserais pas ici. Il est temps de monter. 560m et me voilà qui perd pour beau thermique du papillon.
J’avance, j’avance, mais ça ne monte pas
Peur de l’altitude ? Volonté de ne pas s’approcher des limites d’un espace aérien imaginaire ? Gros manque d’efficacité ? En tout cas, ce n’est plus un point bas, c’est un cross à faible altitude. Un digne entraînement pour partir en vol de distance sous des TMA.
Je redescends au 220 m, j’avance, je zérote, je monte un peu, je reperds. Que c’est mentalement épuisant.
Me revoilà encore dans une mauvaise posture quand je remarque une buse qui enroule un peu plus bas que moi.
Une buse ? Peut être mais moi j’y vois les aigles venus sauver Gandalf.
Encore une fois je n’ai pas le droit de lâcher. il faut que je m’en sorte que je grappille petit à petit. Ce que je réussi après 30 min à me battre et avoir parcouru 5 km. j’atteins enfin une altitude confortable. J’en profite pour réfléchir aux raisons pourquoi j’ai autant galéré à sortir de mon point bas. Mais en même temps si je me refais la trilogie du Seigneur des Anneaux en vol, je ne peux pas être bien concentré.
TMA te revoilà
Durant mon périple à basse altitude, je n’ai absolument pas surveillé mon cap. trop heureux de réussir à remonter, je ne occupe plus du tout de la TMA. 720, 730, 740, quoi mais je ne peux plus monter que de 20 m ici ? Comme a dit un grand homme un jour « On-se-cas-se ! ». Merde, c’est qu’en même bête tout ça. Faire du rase motte pendant 5 km pour réussir à prendre un bon thermique, directement sous la TMA.
Il s’en suit une longue séquence de vol en crabe, limite à remonter un peu le vent pour s’écarter de cette zone de malheurs.
La remontada !!!
La fin de la remontée en crable a été précipité par la rencontre d’un nouveau thermique qui celui-ci m’emmena jusqu’à un appréciable 1 400 m.
Encore une fois j’ai essayé de me battre mais une erreur et se fut perdu. A peine sorti du thermique, j’ai commencé à m’enfoncer entre -2 et -3 m/s sans jamais réussir à retrouver l’ascendance. Au moins je ne peux pas dire que je ne trouvais pas de bon terrain pour poser.
Récup’
La voile pliée me voilà parti pour de longues heures de marche et quelques dizaines de kilomètres. De quoi à m’entraîner pour les vols-rando. Il fait beau, j’ai à boire, à manger, le coin est joli, je vais pouvoir finir au bord de la Vilaine. Je pars en ne pensant pas revoir la voiture avant le début de la nuit mais voilà qu’1h20 après Léon me propose de me ramener à l’aérodrome. Bien que gêné de déranger, je sens le baroudeur toujours prêt à rendre servir comme pour remercier ceux qui l’ont aidé lors de ses périples autour du monde. Me voilà embarqué dans sa voiture, une bouteille de jus de pomme maison à déguster avec quelques dizaines de minutes pour rencontrer le plus grand voyageur de notre club.
Un grand merci Léon et je peux te promettre une chose, tu m’as fais découvrir ton jus de pommes. La prochaine fois que l’on se verra je te ferais découvrir une autre spécialité (d’un autre coin) pour te remercier.
Bilan
Encore une fois un magnifique vol de plaine. Un bon exercice de persévérance et de concentration lors de mes passage à basse altitude. Avant le décollage, j’espérais faire une plus grande distance mais au moment du largage, j’aurais été heureux de juste réussir à prendre un thermique en local. A partir du premier point bas, je me voyais au sol 2 min après. Visons d’abord très haut pour ensuite avancer par petit pas.
En revoyant la trace GPS, je remarque qu’il n’y a vraiment que la prise du thermique m’emmenant à 1 600 m qui a été propre. Le reste du temps je n’arrivais qu’à un très faible tôt de montée. Il va vraiment falloir que je m’entraîne à la prise de thermique pour gagner en efficacité.
A: Largage du treuil
B: Permier thermique en local
C: Point haut au dessus de Redon
D: Point bas du papillon
E: Cross en point bas
F: Montée sous la TMA de Nantes
G: Dernière montée à 1400
Au moins à faire des vols aussi bas, je vais être prêt pour voler sur le site de la 4 Voies et réussir à faire de la distance tout du long sous la TMA.
Conclusion
Maintenant je peux le dire ce suis fan ! Du parapente, c’était déjà le cas, mais du vol de plaine aussi. Quand est ce que l’on recommence ?
Ce récit est fait par un pilote qui est globalement pas très expérimenté et surtout pas en plaine. Il n’a ABSOLUMENT PAS but d’être un modèle pour rien. Je dois l’avouer que le but est autant d’avoir des retours de pilotes plus expérimentés que de partager à d’autres pilotes curieux
Vidéo
Contexte du pilote
J’ai commencé le parapente dans les Pyrénées (Accous) avec deux stages en 2016 et 2017. Depuis le début de mon autonomie (2017), j’ai surtout volé en montagne, que ce soit dans les Alpes, les Pyrénées Espagnols et Français. Jusqu’à il y a une semaine, voler en Loire Atlantique consistait surtout à combler gros manque de vol avec du soaring sur la cote. En 2019 j’ai suivi un stage d’initiation au cross, toujours à Accous. Puis j’ai pu réaliser de bons cross, relativement à mon niveau, dans les Alpes en autonomie. Un cap était passé, le bocal c’est beau, plus loin c’est au moins aussi beau. La semaine avant ce vol, j’ai pu vraiment me mettre à la pratique du treuil durant 3 séances et un petite distance de 15km. La découverte de la plaine commence et première question: « Mais comment on s’appuie sur le relief ici ? ».
Contexte du vol
Site de vol
Ce dimanche, le site choisit par le club pour lancer une session de treuil est la Jalousie à Guémené-Penfao au Nord-Ouest de la Loire Atlantique. Une grande piste à peu près droite avec pas mal de champs généreux en thermiques.
Les conditions et la piste nous permettaient de larguer environ entre 340 et 400m.
Conditions météo
Prévisions
Nous voila dans le gros problème de ma préparation de cette journée et plus globalement un de mes plus gros défaut: Mon analyse météo en plaine est bien de trop succincte. Je le vois bien en écrivant ce texte, quels étaient les conditions que j’avais prévu ?
Du NNE vers 10km/h en début de séance qui passe plus en NE à 15km/h en deuxième moitié d’après midi
Niveau couche convective, je voyais un plaf vers 1500m
Quelques nuages (Grande avancée par rapport à toutes les séances précédentes !)
Bon on peut dire OK pour le vent au déco mais après sur un cheminement en SO ? (Mon objectif de base était de travailler les thermiques en local, mais cela n’excuse pas). Des infos sur la brise ? Alors là aucun idée, j’ai juste appris la semaine passé que la brise pouvait entrer loin dans les terres. Une confluence ? Ouhla, les amis du club en parle mais je n’ai pas du tout regardé cela. La puissance des thermiques ? Euh déjà comment on détermine cela …
Il va falloir que je bosse sérieusement les prévisions météo en plaine, là ce n’est pas au point. Mais au moins il y a moins de pièges lié à cela qu’en montagne (Ou peut être que je me trompe). Peut être que c’est même ça le piège, j’ai eu un peu trop tendance à me dire « En plaine c’est facile, tu prends la direction du vent et tu avances ». Bref, pas fou tout ça.
Observations
Au niveau du vent au déco, les prévisions annoncées semblaient bien corrects, le plaf à un peu plus de 1600m et de beaux petits cumulus se formaient dès midi. Sur les nuages, j’ai fais une observation pour laquelle je ne connais pas encore les causes. Les nuages se formaient premièrement au Nord (NO ?) du site et durant toutes l’après midi, la direction NO était bien plus généreuse en nuage que la direction Sud. Cette observation a continué lors de mon retour en voiture entre Saint-Nazaire et Nantes. Peut être que les cums de plaine respectent les TMA. Mais à mon avis la réponse se situe plus vers l’influence de côte à quelques dizaines de kilomètres.
Réglementation aérienne
Regardons maintenant les zones aériennes pour un vol avec un vent de N à NE.
Avant toutes choses référençons les zones du coin pour bien visualiser (Les zones inaccessibles ont été ignorés). La pression considérée était à 1033hPa. N’étant pas expérimenté en aviation, je ne suis pas très à l’aise avec les pieds ou les niveaux de vols. Par habitude je passe tout ça en altitude AMSL exprimée en mètre.
Label
Min noté
Min mètre
Max noté
Max mètre
TMA Nantes 1.2
2500ft
762m
3500ft
1066m
TMA Nantes 1.1
2500ft
762m
3500ft
1066m
CTR St-Nazaire 1
0ft
0m
1500ft
457m
CTR St-Nazaire 2
1500ft
457m
2500ft
762m
TMA Rennes 3
FL065
2150m
FL115
3674m
Le site de décollage se trouve très proche des limites de la TMA Nantes 1.2 et la TMA Rennes 3. Plus précisément, le point de démarrage du treuil est sous la TMA Nantes 1.2, le largage se passe en dehors des limites de la zone. Le plafond étant prévue à 1500m, et la zone commençant à 762m, il faudra sens méfie. La TMA Rennes 3 est très proche, mais au NE de la position du décollage et son plancher à 2150m permet de ne pas s’en préoccuper.
Une trajectoire bien orientée vers le Sud, ferait passer tout le vol sous la TMA Nantes 1.2 mais pourrait aussi me faire atteindre la TMA Nantes 1.1 pouis les CTR de Saint-Nazaire. Quand on voit l’espace libre en Ouest puis SO, le vent annoncé et le plaf annoncé, ça serait dommage de se restreindre sous 762m.
La décision est prise, si je ne devais pas rester en local, je filerai à longer la TMA Nantes 1.2 jusqu’à atteindre le Sud de Redon, puis je pourrais me laisser porter par le vent en faisant attention à ne pas aller vers Sain-Nazaire. Oui je n’ai pas d’appareil me permettant de visualiser ma position, je compte donc principalement sur ma connaissance de la région et l’établissement de point de repère. Durant cette journée, j’ai testé FlyMe sur téléphone-portable, mais je ne voulais pas me reposer dessus ne l’ayant jamais utilisé et une batterie n’est pas aussi fiable qu’une carte.
On a les conditions, on a les treuilleurs, on a les conducteur, c’est parti !
Déroulement de la journée
Avant le vol
Arrivée sur site à 11h, les conditions ont l’air de suite sympathique. Peu de temps après les premiers cums font leurs apparitions par le Nord. Dès la première treuillé vers 12h30, les pilotes restent en l’air à volonté (On n’a pas envoyé les plus mauvais non plus). Dans l’heure et demi, les premiers 1500 sont atteints. Il va falloir se mettre au niveau, il y a une bonne journée à ne pas louper.
Premier vol, 18min en l’air, deux thermiques de montés jusqu’à 550m avant de les perdre puis une fin sur ton de dégueulante à -2 qui m’emmène au sol. Une cartouche de tirée. Les 3 séances précédentes, je me suis fait avoir sur trois vols prometteurs de cette manière, il va falloir que je trouve comment réagir. Je pense perdre les thermiques en ressortant sous le vent et je me retrouve ensuite face au vent sans jamais retrouve l’ascendance (Pratique cet accélérateur qui ne va qu’à mi-course, il va falloir régler tout ça).
Le vol
La treuillé
Premier coup de pression, durant la montée vers 200m, j’ai l’impression d’être dans un thermique (La trace donne un taux de montée à +3.5, 4.0m/s, mais il faut se rappeler que je n’ai qu’un vario sonore sans écran, donc je ne le sais pas). Je largue de suite. Pour l’instant, tout semble rouler, mais je perds ce thermique après l’avoir retraversé/contourné comme un idiot. Je me retrouve à peu près à 300m sûrement sous le vent d’un thermique sans trop savoir où chercher. Cette décision de larguer avant la fin de la treuillé n’a pas été forcément très pertinente
Premier point bas
Pour bien commencer un vol, après être convaincu d’avoir mal géré la treuillé, rien de tel que de gratter de longues minutes un point bas pour s’imaginer au sol bien énervé.
De mes 300m, j’ai filé au dessus des champs labourés sous le vent du déco. Un peu plus tôt, quelques pilotes ont réussi à prendre dans cette zone. J’ai gratté pendant 5min au dessus de ce champs sans trouver d’ascendance exploitable jusqu’à atteindre les 190m. Là, il faut réagir, face au vent, je ne vais pas avancer, sûrement rien trouver, puis poser dans quelques minutes. Marcher ne me dérange pas, autant faire une fuite vers l’avant, sauter sur les prochains champs intéressants et serrer les fesses pour espérer trouver de quoi à remonter. Petite transition, passage à 180m, ça ne va pas, ça ne va pas. Et là dans le champs suivant, parfait, ça remonte, doucement, mais ça remonte ! De retour à 300m, je reperds le thermique. Ca a marché une fois, ça peut le refaire, je fonce sur le prochain champs en suivant le vent. Une nouvelle ascendance, 380m, et une nouvelle fois, je ne le perds. Ni une, ni deux, je pars quelques champs plus loin. Cette fois, ci j’accroche mieux et me retrouve à 700m. Je peux enfin respirer. Je peux maintenant regarder derrière moi, j’ai parcouru 2,5km en partant avec une trajectoire bien plate.
A: décollage
B: Larguage
C: Recherche du thermique ressenti lors de la treuillée, puis première fuite vers l’avant
D: Premier thermique trouvé
E: Deuxième thermique
F: Thermique salvateur
Premier plaf et TMA
Ce dernier thermique me laisse à une hauteur assez confortable (Très confortable par rapport au 150m 15min avant). Et voila que je fais une nouvelle erreur. Je pensais que la limite de la TMA piquait plus vers le Sud. Ma trajectoire qui suivait totalement le vent ne m’a pas permis de sortir des limites de la TMA lorsque j’atteins le plaf à 1500m. Pendant 4km, j’ai donc traversé la TMA à moins d’un kilomètre de la limite. PAF ! Carton rouge ! Ce n’est que sur la transition suivante que j’ai pu prendre le temps de sortir mon portable avec FlyMe d’activé. Et quand je dis sortir c’est le poser en équilibre sur mes jambes dans le cocon, rien de bien optimisé, le téléphone qui se glissait entre mes jambes à chaque thermique. Il va falloir que je m’équipe pour visualiser les zones, mais il va surtout falloir bien intégrer les équipements au poste de pilotage. Au moins j’aurais appris, étudier une carte c’est bien, des points de repères c’est bien, mais avoir sa position relativement aux zones aériennes en direct c’est mieux !
Deuxième points bas à l’étang d’Aumée
On ne m’y reprendra pas. Je fonce en ONO pour fuir la TMA, ce n’est pas que traverser la bordure de la TMA doit être bien dangereux mais il y a des règles dans le vol libre, soit on (essaye de) les respecte(r), soit on ne vole pas. Je vise un nuage à la vertical de l’étang d’Aumée avec une transition me faisant passer de 1300m à 450m. On n’est pas encore au 180m du début mais les souvenir des prémices de ce vols ne me plaisent pas et je le vis comme un vrai point bas en devenir. Tout cela avant que mon amis le nuage m’emmène avec lui pour atteindre rapidement les 1200m. OK c’est donc ça se fier au nuage. Encore une chose dont je n’ai que très peu eu l’occasion d’expérimenter en montagne. Je me suis toujours plus intéressé au relief. Je me laisse maintenant porter en OSO, gagnant petit à petit pour atteindre les 1650m en suivant la Vilaine.
Elle est où l’analyse météo ?
Rendu à la base des nuages, je me demande maintenant où transiter. Direction Vannes, les nuages semblent bien généreux. Vers Saint-Nazaire et TMA, quelques nuages sont proches et assez sympathiques. Entre les deux, vers Guérande, un trou sans nuage. Fricoter avec la TMA c’est fini pour moi. Je viens à peine de faire copains copains avec tout ces gentils nuages, ça serait bête de les fuir maintenant, je prends la direction de Vannes en ONO. Peu à peu, en descendant, je distingue une belle rue de nuages. Cooool. Je vais dans sa direction, durant ce temps je consulte FlyMe et voila qu’il me donne un vent arrivant de l’Ouest. Sans doute pas très fiable cette application en fait. J’avance, je descends, je n’avance pas énormément et je descends toujours. Je suis peut être dans une merde locale dû à un thermique, j’accélère. PAF ! L’accélérateur qui me lâche. Il va falloir que j’apprenne aussi à faire des nœuds, la corde s’est détachée du crocs fendu gauche. Bon on va faire sans, mais il faut noter l’erreur. Je vérifie ma vitesse sol en tapotant mon BipBip. Ouhla ! En effet je suis contré. J’aurais peut être bien un vent de face venant de l’Ouest. Prendre une rue de nuage à l’envers, je ne suis pas expert des cross de plaines, mais cela me semble une bien mauvaise idée. A mon avis, j’ai du rater quelque chose sur mon analyse météo. Enfin là, je me permets d’affirmer que j’ai louper quelques choses ! De suite, je change de cap pour viser un nuage en direction de Guérande en SO. S’en suis une longue descente aux enfers. 1600m avant de partir vers Vannes, 1200m au moment de changer de cap pour finir à 150m entre Saint Dolay et Nivillac.
A: Premier plaf en bordure intérieure de la TMA
B: « Point bas » à l’Étang d’Aumée
C: Second plaf et décision de partir vers Vannes (ONO)
D: Changement de cap pour le SO
E: Point bas de la mort qui tue
La remonté des enfers
Durant ma transition vers le nuage en SO, j’ai bien vu que vu la hauteur où j’allais arriver, je ne devrais plus me fier au nuage mais à ce qui est sous mes pieds. Je vise une ferme avec de beaux champs labourés/fauchés et même un léger relief orienté en SO. Ce n’est pas une montagne, ni même une colline, mais peut être juste un faux plat. Je me revois dans les Alpes/Pyrénées à chasser les pentes bien orientés. Contrairement aux deux premiers points bas, j’ai déjà fais un vol exceptionnel (Pour moi) et ne serais pas déçu si je posais là. Je pars bien confiant vers cette ferme. Bien vite je me dis que si j’arrive à distinguer une légère pente, c’est que j’ai bien perdu depuis mes 1600m. J’ai du merder quelque chose !
Je m’attends à devoir me battre comme en début de vol, mais là tout se débloque bien vite. Je trouve un thermique, je monte doucement, puis tout s’organise et il me remonte à 1100m. Tout s’est fait comme si c’était naturel. Je me plais à croire que j’étais plus en condition après cet 1h40 à tourner dans les ascendances, mais à mon avis, les conditions ont pu jouer et j’étais surtout plus détendu.
Glide final
Me revoilà à 1000m, je perds mon thermique mais le remercie chaleureusement de m’avoir sauver comme cela. Je vois maintenant très bien la fin de la Vilaine jusqu’à son embouchure, je devine où est Penestin et me surprend à m’imaginer poser là bas. Je savais qu’il y avait des pilotes à voler, j’aurais pu finir ce vol avec un petit soaring, en mode grande classe.
Je planifie mon trajet, en avançant. La masse d’air porte bien, je perds très peu. Il y a de beaux nuages jusqu’à la côte. Je vais peut être pouvoir réussir mon nouvel objectif. Je vise donc deux nuages un peu au SO de la Roche Bernard. Une belle ville comme ça devrait bien pouvoir me déclencher un thermique, niet.
Rien trouvé. Pas grave je continue vers mes nuages, mais je me trouve maintenant bas (400m). Une nouvelle fois je me focalise sur les champs plutôt que les nuages et dévie plus au Sud. J’aurais pu continuer sous les nuages, mais je me serais retrouvé au dessus d’un barrage de foret qui ne me plaisait qu’à moitié vu ma hauteur. Je localise une ferme, de beaux champs autour. Je traverse tout cela, toujours rien.
Dernier champs intéressant avec d’aller vers la foret. Il faut que je trouve sur celui là, je ne pourrais pas chercher plus loin. 100m, un petit pétard, j’essaye de l’enrouler tant bien que mal. C’est tout petit, je le sens mal celui là.
Un tour, deux tour, 3 tours, 3 minutes passent observées par des habitants des alentours. Il faut se rendre à l’évidence, c’est la fin de l’aventure. Je choisis un champs repéré avant. Pas de culture, pas de vaches mais elles ont été là, il y a peu vu les bouses bien fraîches. On doit pratiquer un des sports avec le plus de chance d’être aux nuages à 1600m et à devoir éviter les bouses de vaches dans la même heure.
Récup’
Ensuite heureusement, on avait covoituré avec Arnaud le matin. Il a pu venir me chercher après 2km à pied, juste le temps de profiter de la vue au sol du paysage qui m’a époustouflé en l’air.
Bilan
Un vol magnifique et inespéré en effet, mais aussi beaucoup d’erreur et d’interrogation:
Analyse météo: Honteuse je dirais, jamais je ne partirais à voler en montagne en ne connaissant si peu les conditions du jours. En y repensant, j’ai essayé de retrouver les causes de ce relâchement.
Je ne savais pas la vielle si j’allais vraiment participer à la session. Mais dans tous les cas, cela m’aurait fait un bon exercice.
La méconnaissance des phénomènes météos en plaine: Autant j’ai toujours vécu en plaine mais je ne me suis jamais intéressé à la météo par chez moi comme je l’ai fais en montagne pendant mes vacances. C’est bien dommage, il va falloir que je me bloque du temps pour le faire un peu tous les jours même lorsque ça ne vole pas pour m’entraîner.
Le manque de formation: En lien avec le dernier point, je manque de théorie sur la météo et l’aérologie en plaine. Durant mes stages, j’ai pu acquérir pas mal de connaissance sur les conditions de montagne mais pas celles spécifiques à la plaine. Ensuite je ne me suis pas suffisamment auto formé via des ressources sur internet.
Largage tôt dans la montée: En y repensant, je ne sais pas si ça avait été une bonne idée ou pas. 200m de haut, pas de garantie de retrouver le thermique, la pression de faire à nouveau un plouf. Je pense que j’aurais du qu’en même profiter plus longtemps de la treuillé et lâcher dans un thermique seulement si j’étais plus haut.
Fuite vers l’avant à basse altitude: Était ce intelligent ? Je ne sais pas. Était ce académique ? Non plus. Mais en tous cas, ça a bien marché… et sinon j’aurais bien marché.
Montée dans la TMA: J’ai vu la limite de l’étude de carte. On peut se fixer quelques points de repères mais une fois en l’air, il est bien difficile de savoir exactement où sont les limites. Il va falloir que je finalise mon projet de Kobo branché au vario et en attendant, je vais voir où placer le portable avec FlyMe.
Vent venant de l’Ouest: Alors là par contre je n’ai pas encore d’explication. Je n’ai pas eu le temps d’étudier cela. Mais sans doute qu’il y a un rapport avec la brise et la confluence dont parlaient d’autres pilotes. Durant toute la fin du vol, l’idée qu’il puisse y avoir une composante d’Ouest me perturbait. Bien que je ne ressentais plus que du NO et que FlyMe me le confirmait.
Accélérateur qui lâche: Il va falloir que je trouve une autre manière d’accroche ces crocs fendues. C’est la deuxième fois que cela m’arrive. Je vais aussi pouvoir inclure ça dans la check-list de pré-vol.
Conclusion
C’ETAIT TROP BEAU !!! Ce plaisir de voler aussi bien près d’où j’ai toujours habité. Au plaf je pouvais voir à des dizaines et kilomètres. Au loin, les cheminées de Cordemais, les éoliennes de Campbon, j’avais mon cap, je pouvais rentrer à la maison (Les lois de la physique et les règles aériennes en moins). Moi qui voyait jusqu’à là, les vols dans le coin comme du soaring pour patienter de partir sur des reliefs. Après cette semaine, je découvre la joie de la plaine et de son treuil. Posé à 12km de l’objectif de Penestin, mais sans aucune déception. Je suis surtout posé 40km après le premier objectif: rester en local.