Ces récits proviennent de la page Facebook de François. N’hésitez pas à la suivre pour avoir directement les prochains.
Demain commence la finale de la coupe du monde à Valle de Bravo au Mexique. Niveau matos 43 pilotes sont équipés d’une sellettes Submarine de chez Ozone, et j’en fais parti. Pas pu volé avant d’arriver alors j’ai eu 2 vols pour quelques réglages. La visi du cockpit n’est pas encore bonne, à corriger de matin
Manche 1
Aujourd’hui tourisme sur les 85km de la belle manche.
Sortie de déco, je dois ouvrir le submarine (ma sellette) en vol pour déplacer mes instruments, que je ne vois plus. L’inclinaison des instruments et de la sellette est mieux mais mes sangles d’épaules sont trop lâches et ça me fait basculer en arrière et dégonfle la sellette quand j’accélère.
Autant dire que je n’étais pas très concentré en ce début de manche alors qu’un point dur arrive dès la première balise. On est assez bas et un groupe de tête s’échappe déjà alors que mon gros groupe visite les basses couches pendant un moment.
Pas mal volé sur le reste, mais je prends un valise avec 30min sur Honorin qui gagne aujourd’hui.
Demain, je mets mon camelback dans mon cockpit pour me remettre plus a plat.On verra si j’arrive à trouver rapidement des réglages. Je paye clairement l’absence de vol de test avant le déplacement au Mexique.
Manche 2
Changement radical aujourd’hui, mes derniers réglages sont pas mal. Ma sellette est a peu près horizontale même accéléré et je vois un minimum mes instruments. Le pied !! Bon j’ai quand même eu un câble HS qui ne permettait pas de charger mon second smartphone / instrument.
Quels réglages? 2 exemples:
Raccourcir drisse d’accélérateur 4 fois pour enfin pouvoir être a fond
Changer le centre de gravité de la sellette pour être droit: camelback plus dans le dos mais dans le cockpit avec mes 2.7kg de lest, dorsal relevé me sens beaucoup mieux physiquement et psychologiquement pour attaquer les 85km du jour.
Pourtant, il nous attend une masse d’air avec de gros cisaillement parfois violents. J’ai pris quelques crêpes aujourd’hui . Il y a eu 3 parachutes de secours.
Pour la course, j’arrive à garder le groupe de tête tout le long avec des petites erreurs qui me mettent un peu derrière. Parfois je suis aux avant postes après de bons replacements.
Déjà la dernière balise avant la ligne des points temps, j’arrive à mieux décaler le thermique que la grappe de tête. Je me trouve 200m au dessus du groupe à 16km du but et 12 de finesse.
Je décide de ne pas attaquer sur une fin incertaine, alors je me laisse rejoindre et terminer le plaf, avant d’attaquer la rentrée au but en troisième position.
C’est sans compter sur un grosse fermeture qui me fait perdre 150m et une dizaine de places.Super content malgré tout de cette 9e place qui est ma meilleure perf sur une manche de superfinale !
Encore quelques ajustements fait ce soir sur ma sellette, une bonne nuit de repos, et c’est parti pour encore 8 manches!!
Manche 3
Encore dans les 80km aujourd’hui. Je vol correctement jusqu’à la balise a l’est où je m’insole devant sans trouver de thermique. Demi tour pour ressortir mais le groupe de tête s’échappe.Je fais le plein avec le second groupe, et là, 3 options s’offrent à moi:
Faire le détour à droite vers le relief que le groupe de tête prend mais ils ont déjà un peu d’avance et ça me rajouterai beaucoup de distance.
Suivre Quintanilla qui emmène un petit groupe à gauche du trait. Je retrouve qu’ils crabent beaucoup et leur chemin semble plus boisé.
Ou enfin, partir droit sur la plaine montante vent de cul avec quelques déclencheurs que j’identifie.
Aller, option 3, seul…. pas très raisonnable !? Ça commence bien pourtant, mais je me retrouve très bas juste avant le premier petit relief, sur une zone qui me semblait favorable… Là, ça pue ! Tu vas poser au milieu de nul part !! Ça glisse encore un peu puis le vario bip ! Je commences à monter et rapidement se transforme en +2m/s!
Je me voyais posé et me voilà en tête de course en train de ressortir! Heureusement, Erwan Didriche me rejoint et on finira le plein avec un groupe qui nous rejoint.
Je recoupe vers le groupe de Quintanilla juste avant la dernière balise avant la balise des points temps (ESS). Je suis plus conservateur et assure le plein avant de le claquer. Trop content je suis dans les 10!
Bon, mais c’est pas fini! Il reste 10km a faire pour les points distance et on est bas sans cycle. Mission zérotage sur 10min avant de percher et d’aller à Valle de Bravo.Je suis 6e de la manche a 3 min et passe 15e au général.
J’ai eu de la chance avec cette option, et j’étais pas loin de poser. Il va falloir moins m’exposer pour la suite.
Manche 4
Je suis au sommet du groupe le plus haut pour basculer côté Valle de Bravo, mais les cums de sont pas actifs et c’est sauve qui peut, alors que le second groupe fait le détour vers la confluence et se met bien.
Je suis a deux doigts de poser une première fois mais parviens à ressortir. Traversée de vallée vers B1 et nouveau point bas, je ressors encore a 50m sol. Fioul!
La suite est bien allumé et on prend la convergence vers le sud. A toc, j’ai l’impression qu’on rattrape bien le groupe de tête mais ne les vois pas encore. On trouve un autre gros thermique à +4.5m/s intégré sur 20 secondes! Je poursuis mon rattrapage face au vent pour claquer la balise au sud. Je laisse flotter vent de cul pour essayer de raccrocher le relief des 3 rois (en photos) sous le groupe de tête que je suis sur le point de rattraper.
Malheureusement j’arrive trop bas et pose. Mon groupe, que j’ai laissé derrière, s’est appuyé sur moi et garde un régime de vol plus conservateur… Il feront le but à 8min du premier. Je n’ai pas détecté ce changement de régime et ai trop poussé
Au passage un gentil paysan Mexicain me coupe une suspente en voulant m’aider à enlever mon aile que j’ai posé sur un petit arbre épineux. Réparé le lendemain avec mon ancien cône de suspentage.
Manche 5
Un start au sud cette fois, je suis très bien placé sur les 2/3. On se détache même avec Pierre, Honorin, Baptiste et Joachim entre autres, au raccrochage du déco. C’est parti pour la confluence vers la balise au nord. Énorme coup de frein à main parce que malgré de beaux nuages, la confluence n’est pas active! Tout est a l’ombre. Ce qui devait être une zone de « push » (machines à fond), se transforme en une séance de zérotage dans des thermiques anémique de +0.5m/s max… Quand on en trouve… Beaucoup posent dans cet zone plate. J’arrive en un temps infini à avancer doucement. Au retour vers le plateau tout est encore bâché et on essaye de s’accrocher au relief, mais je terminerai à 300m des l’ESS (End Of Speed Section). Une vingtaine de pilote au but seulement aujourd’hui.
Niveau classement, c’est pas bon tout ça, mais un vrai pied en l’air. Aujourd’hui les thermiques étaient très agréables et doux. Dans tous les cas énormément de plaisir et de leçons à retenir.
Encore 5 manches à apprendre avec le top des pilotes et essayer de remonter doucement. Je suis 44e au classement général ce soir.
Manche 6
Une manche plus classique avec une convergence bien active.
Un bon start avec l’aller-retour que je négocie bien dans les premiers, mis à part une fermeture asymétrique cravatée bien profonde. Je perds les avants postes en la sortant. Mais je parviens à le remplacer sur les km suivants.
La bascule pour moi est le thermique d’après B3 que je n’arrive pas à bien trouver, et me retrouve avec une énorme grappe de poursuivants, à 1km des premiers. Ils partent main droite mais se font écraser. Alors une partie de la seconde grappe essaye les crêtes à gauche. Je suis au milieu et hésite longtemps avant de prendre l’option des premiers avec un nuage qui vient de se former et des ailes qui montent fort. Un bon +4m/s que je ne trouve pas tout de suite. Et au nuage, j’ai 3.5km de retard sur les premiers avec un tout petit groupe. Bon choix malgré tout parce que le groupe de gauche perds beaucoup de temps avec un thermique beaucoup plus faible.
C’est mission pour enquiller le plus vite possible la dernière branche vers le but au « Peñon ». Je suis a l’attaque devant mon groupe et trouve un thermique puissant plus de +4m/s encore, qui me permet de rentrer en direct vers le but sans passer par le relief.
Je finis à 7min du premier et prend autour de 920points. Je suis 39ème au général, et il reste encore 4 manches.
Manche 7
Hier était le jour de repos. J’en ai profité pour aller voir les papillons Monarca, qui colonisent un coin de montagne par millions. Une belle ballade pour voir ces papillons migrateurs qui peuvent vivre 9 mois… Puis 2h de paddle (le sport de raquette) très sympa avec Tim, Tanguy et Honorin.
Aujourd’hui,120km lancé dans du bleu et plus de vent que d’habitude.
Je vole bien sur quasi tout le vol et reste bien au chaud et bien placé dans le groupe de tête. A 20km du but, ça se gâte. On arrive sur le haut plateau montant alors que le plafond n’a pas monté lui. On doit alors naviguer sur une couche de 400m environ, et je suis encore bien dans le second groupe tout juste derrière les premiers (~1km).
Mais avec aussi peu de gaz sous les pieds, la section est très rapide. Peut-être parce que je n’ai pas pu boire depuis le début, (mon camelback étant pincé), je vais sur un pilote qui ne monte pas. Alors que ma grappe était encore à ma portée, je mets trop de temps à prendre la décision et me retrouve obligé de me faire décaler avec le vent fort au lieu de passer au vent du dernier relief. Malgré un bon gain de fait, il m’est impossible de revenir au vent pour claquer la dernière balise. Je pose à 10km du but.
Encore une fois de jeunes et sympathiques mexicains se ruent vers moi par curiosité. Quel département agréable.
Il me reste 3 manches pour continuer à apprendre, prendre du plaisir et me régler pour la saison 2023. Après cette manche, un gros résultat au général n’est plus possible. C’est le jeu!
Manche 8
Je vol vraiment bien dans le groupe de tête jusqu’à B4 à l’est, malgré de grosses difficultés au sud en particulier. Même souvent aux avant postes et haut, je tire régulièrement le groupe.
Mais je me laisse partir devant nonchalamment sans les surveiller derrière moi, alors qu’ils ne me suivent pas et trouvent un bon relais a ma droite. De mon côté je suis hors cycle, tout seul, je pose.
Je n’applique pas la règle que j’ai défini, preuve que je ne l’ai pas totalement intégré ni automatisé, ou peut être que je n’étais pas encore 100% convaincus de sa pertinence… . « Hors de la rentrée au but, je peux partir devant le groupe si je suis bien placé (assez haut), mais à condition de focaliser mon attention sur la grappe derrière. Et je dois me recentrer si ils ne me suivent pas, pour ne pas m’isoler. »
Encore de belles rencontres accueilli dans la maison d’une famille entière de 4 générations, à partager avec les adultes et jouer avec les enfants, en attendant la récup.
Manche 9
105 km lancé aujourd’hui entre le Sud-Ouest et le Nord-Ouest avec un but a Valle.
Je fais un start très (trop) bas, je parviens a bien me replacer avant la première balise au Sud-Est Idem la bascule vers la Valle de Bravo pas très bien négociée, mais je me replace rapidement en tête de course.
On arrive au Nord. On survole la montagne des papillons Monarca qui ne sortent pas des arbres. Mais on en voit par millions entre les arbres. Magnifique !
On est bas globalement dans cette zone par rapport au sol, mais il est très haut par ici! En fait, je fais un plaf à 3850m!
Je parviens à claquer en second cette balise derrière Maxime Pinot qui commence a s’échapper, parce que je me suis mis bien au dessus du groupe de tête
Bon, pour le retour, je fais tout pour être avec du monde. La suite n’est pas évidente avec beaucoup de vent. Mais ça s’oriente bien jusqu’à ce qu’on arrive avant la ligne des points temps. On est 5 dans mon groupe. Hono et Julien posent, mais je trouve un zéro (thermique faible qui permet d’éviter de descendre) à 50m sol. J’hésitais à dézipper le cocon de mon Submarine… On part pour 20min à se battre pour ne pas poser. Et ça nous sort de quelques centaines de mètres avec 2 Stéphanes (Drouin et Bernhard). Je me jette sur une décharge dans la pente du relief de l’ESS (End of Speed Section), et je trouve un +2m/s salvateur, qui me permet de boucler.
Bon, Maxime Pinot a mis 15 minutes au second et moi je prends 30 minutes. Suis 25e aujourd’hui.
Demain dernière manche On aura beaucoup volé tous les jours !!
10e et dernière manche!
75 km pas trop loin mais assez piégeux dans des endroits qui ne fonctionnent pas en plaine.
Start fait sur le relief au sud quasi pour tout le monde. Je suis bien sur la première partie et un peu en retard juste avant la plaine. On doit blinder dans du petit thermique quand 2 options se dessinent. Un groupe d’une vingtaine de pilotes font un détour vers le déco pour passer ensuite dans une grand partie de la confluence. Je choisis avec la majorité l’option sur le trait en plaine. Dur dur, on touche du +1 voir 1.5 m/s maxi. On doit en plus zigzager pour aller de thermique en thermique.
Finalement on retrouve le groupe du déco à la fin de la confluence, mais ils ont 3km d’avance .Mission rattrapage avec Pierre on négocie bien le dernier thermique puis le retour dans la conflu et on parvient à récolter la tête de course juste sur l’ESS! Bon il faut encore ressortir de par terre avant de faire but à Valle de Bravo.
Je rentre 14e aujourd’hui, 2 ou 3e de mon groupe de plaine.
Je ferai un petit bilan matos et global plus tard.
RCes récits proviennent de la page Facebook de François. N’hésitez pas à la suivre pour avoir directement les prochains.
Coupe du Monde Krushevo (Macédoine) – entraînement et briefing
Dernière compétition de la saison 2022 avant la Super Finale en décembre.
Seconde fois pour moi sur site parmi les meilleurs en Europe pour ses probabilités de vol (météo) et son mélange montagne et plaine. Cette fois, c’est pour une PWC et avec un gros niveau !
On a pu faire un vol sympa aujourd’hui, et j’ai validé mon réglage d’aile. Je mesure maintenant mon suspentage avant chaque compétition .
C’est parti pour la première manche dès demain . Pas de lunch pack de l’organisation comme en Roumanie par contre…
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 1
Quasi 100km en zigzag dans la plaine. Un start pourri pour moi que j’arrive à rattraper dans la branche vers l’est.
A la balise au sud, en bas de grappe de tête, je décide de garder le thermique poussé par le vent vers la balise. Pas facile à maintenir mon choix quand tout le monde fait l’aller retour vers la balise. Je me retrouve perché en haut de grappe! Royal!
Comme souvent cette position me met en danger. Et ça n’a pas manqué. Je me laisse aller devant parce qu’on a le vent dans le nez et je suis assez haut. Je négocie mal les recentrages incessant de thermiques qu’on trouve assez bas et prend quelques km de retard.
Heureusement une ligne de l’espace me remet vite juste derrière le petit groupe de leader.J’attaque bien la rentrée à la ligne des points temps et termine a 1’30 du premier, José Rebelo, et 21e au temps. Par contre avec mes 2 moments difficiles j’aurai peu de points d’attaque et devrait descendre.
Encore une piste de travaille dans cette position d’attaquant ! Malgré le vent de face qui impose d’accélérer fort, ce point difficile montre que j’aurai dû accepter de laisser passer des pilotes parce que le raccrochage était incertain. La relation au groupe reste plus importante que le plané optimal (Mac cready).
Conditions fumantes malgré des thermiques pas surpuissant (+2.5 en général et rarement +3.5m/s intégré sur 20 s).
Encore 6 manches comme ça! Ce qui n’ai pas impossible au vu des prévisions
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 2
Encore quasi 100km aujourd’hui, dans des conditions aussi fumantes, moins turbulentes et un plafond autour de 2800m. Le pied! In fait un branche en montage avant de faire les 2/3 restant en plaine.
Je m’en sors à peu près bien avec quelques petites erreurs de placement, où 70 pilotes me passent, et quelques bons mouvements, où je les repasse . Le groupe est extrêmement compact et le niveau impressionnant.
La rentrée au but avec un léger vent de face et extrêmement tendu. Principalement parce que les premiers tirent très fort et de plus en plus bas sur les derniers 10km qui portent bien. Je ne me laisse pas aspirer et prends 200m sur les acharnés avant de rentrer « tranquille ». J’en verrai une bonne dizaine poser avant le but. Bon, pour une fois de ce côté, j’avoue que c’était assez agréable même si c’est pas très joli, joli comme sentiment
Je rentre à 1min du premier, Baptiste une nouvelle fois.
J’ai pas mal laissé partir le groupe pour me percher durant la manche, alors je risque d’avoir peu de leading. Au final: 24eme aujourd’hui et 974 points. Suis 17eme au général !!!
Aller, on remet ça demain !!!
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 3
84 km en zigzag vers le sud avec du vent de Nord-Est plus marqué (15 a 25km/h).
Sur un point bas à la première branche face au vent, je perd le groupe de tête et n’arriverai jamais à raccrocher. J’avoue ne pas trop voir mes erreurs mis à part enrouler quelques tours à la fin de la dernière branche face au vent, alors qu’on passe vent de cul juste après pour la rentrée au but.
Je termine à 3 min du premier en 56e au temps. Groupir de chez groupir le groupe de tête j’vous dis
Encore une belle manche intéressante dans d’excellentes conditions.Profitons, profitons!Baptiste en est à 3 manches sur 3 gagnées… Le parapente à haut niveau est plus facile pour certains que d’autres.
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 4
Manche équivalente à hier avec une possibilité de montagne en début de course avant de partir en plaine.
Comme a chaque manche jusqu’ici, je foire les 10 premiers kilomètres et me retrouve dans le second groupe épars.
Ensuite, j’alterne de bonne remontées et des moments seul et bas en plaine . Je prends 7 minutes sur les premiers que je n’arrivais pas à voir en vol.
4 belles manches sur 4 pour le moment, ce site de Krushevo est en train de confirmer réputation et statistiques . Trop bon!
Hier j’étais 16e au général, mais avec cette 4e manche, les pilotes qui ont une mauvaise manche, vont la discarder entièrement aujourd’hui. Le classement général devrait donc bouger beaucoup ce soir.
Demain on remet ça
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 5
80km parcouru à 51km/h de moyenne !
Sorti de déco dans le premier thermique, un pilote me fait des grands signes indiquant que la mousse qui remplace le second secours est en train de sortir. J’arrive à la récupérer et volerai avec contre mon ventre.
J’ai dis ce matin en déconnant que suite à mes 4 starts ratés sur les 4 premières manches, qu’aujourd’hui je réussi mon start et gagne la manche… Bon j’étais pas si loin puisque je dois fini 2e aujourd’hui avec les leading.
Vraiment content de la manière, j’ai pas mal tiré le groupe par le haut.
Je quitte le dernier thermique du relief avant la dernière branche vers le but, et trouve tout seul un bon 3.5m/s que le groupe de tête ne trouve pas. Je me retrouve 200m au dessus du groupe de tête a 10.5 de finesse au but. Au final, je suis obligé de faire un détour à gauche avec le groupe vu le beau nuage qui s’y trouve et la dégeulante que j’ai de mon côté. Je fini à moins de 20 secondes du premier, encore Baptiste.
Les conditions étaient encore meilleures que les jours précédant avec des varios intégrés (sur 20s) à plus de 3.5m/s et pourtant tout doux…
Encore 2 manches potentielles. On est sacrément veinards !
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 6
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Du moins en ce qui concerne ma performance
A 6min du start la zone où j’attends s’éteint, et je dois choisir entre 2 groupes sous mon vent et a l’opposé de la course. Je choisis le groupe à la montagne, bien plus haut et qui enroule, alors que l’autre transite vers un nuage alors que personne ne monte…. Encore…
Résultat, au moment du start, on est à 4km de la ligne et 400m sous l’autre groupe! .Cette fois c’est un start rédhibitoire pour le reste de la course.
S’en suit une bataille pour essayer de rattraper, ce que j’arrive presque à faire sur la branche en plaine. C’est sans compter des cumulus qui mettent de l’ombre partout sous le groupe de tête. Je suis trop bas pour utiliser ces nuages et je dois mettre un gros coup de frein à main dans des 0.5 a 1m/s pour ne pas poser.Je vois le groupe de tête s’éloigner de nouveau sans rien pouvoir faire.
Je prends 23min et devrait pas mal dégringoler de ma 9e place au général, parce que ça me fait 2 « mauvaises » manches. Une seul sera discardée entièrement.
Aller on verra bien, je vais faire de mon mieux demain pour le dernier start! C’est au start que s’est quasi joué toute mes manches ici
Coupe du Monde Krushevo Macédoine – Manche 7 et fin
Je suis 18e au général ce matin ! Une manche au parcours très ouvert est proposé. Une manche où on ne sais pas où on se trouve dans la course par rapport aux autres.
De quoi à bouleverser le classement ! ?
Cette dernière manche restera certainement comme la plus mémorable.
Pour une fois bien placé et perché au start, j’ajusterai rapidement mon régime de vol trop lent en transition, pour recoller la grappe de tête.
Je ne supporte bientôt plus les crampes de ventre dues à une mauvaise digestion. Les douleurs et autres symptômes cesseront quand j’accepterai de me soulager à mí-course.
Un petit groupe se détache légèrement, mais on trouve un thermique qui monte très fort avec mon groupe juste derrière. J’arrive à me détacher de mon groupe et vais coiffer 400 m au dessus la groupe de tête. Je ne sens pas leur thermique, alors je dois continuer mon chemin.
Là c’est le moment de décider ! Je suis à 15km du but a 12 de finesse au but, seul devant. Soit je fais 90° à gauche pour revenir avec mon groupe, qui trouve un thermique. Soit je tente de gagner la manche en espérant trouver un thermique.Déjà qualifié en Super Finale, je décide d’essayer la gagne!
Malheureusement ça ne sera pas pour cette fois, et je pose à 7km du but, (près d’une flaque d’eau salvatrice) Heureux de cette belle dernière manche! Heureux d’avoir saisi cette opportunité en fin de manche même si cette fois, ça n’a pas fonctionné! Et aussi soulagé qu’elle se termine enfin!
J’ai joué, j’ai vibré, j’ai adoré !
Mon général va clairement en pâtir, mais j’ai fait le choix en conscience. Les pistes de travail sont sur les autres manches où bizarrement ce sont les starts manqués qui m’auront handicapé le plus. Pas encore trouvé les solutions pour y remédier.
Je vous raconterai peut être un jour de vive voix, la partie hardcore, qui n’est pas racontable ici . En tous cas, je ne boirai plus d’alcool en compétition
Le championnat d’Europe (FAI) vient de s’achever sur des podiums quasi 100% français.Bravo les bleus!
Ces récits proviennent de la page Facebook de François. N’hésitez pas à la suivre pour avoir directement les prochains.
Coupe du monde (PWC) – Clopotiva Roumanie
Arrivé vendredi sur place. Les grévistes de Munich en ont décidé autrement pour tous les bagages du vol. Mon aile devrait arriver… « bientôt »…
Heureusement, en attendant de la récupérer, j’ai le plaisir d’avoir pu emprunter l’aile de Leo que je remercie !!!
Hier manche d’entrainement pour visiter la stabilité des basses couches… …il va falloir voler haut .
Aujourd’hui première manche annulée cause orages.La météo semble favorable pour cette semaine
Coupe du Monde Roumanie – Manche 1
76km lancé en triangle avec une branche en plaine et un but en plaine face au vent .
Suis devant jusqu’à la fin de la branche au relief. Et après la balise, je suis dans les premiers à retoucher le relief boisé, où je n’arrive pas à sortir. Je me jette en plaine et resort un bon 3.5m/s bien.
Le reste est en plaine puis rentrée au but après quelques reliefs. De petites erreurs de placement me coûtent 2min20 sur le premier.
J’ai aussi toucher quelques belles lignes porteuse.
Un belle manche avec de beau thermiques. Il va falloir que j’éradique les points bas!En tous cas c’était vraiment sympa !!
Une belle semaine niveau météo en perspective. Avec la température qui devrait monter, il y aura certainement plus de stabilité, donc des thermiques moins généreux.
Me placer moins en avant de la grappe, dans les moments de manche ou des groupes peuvent se séparer. Ça m’évitera peut être un nouveau point bas
Coupe du Monde Roumanie – Manche 2
Une journée épique !
86km lancé avec 2 branches dans les montagnes et un but dans la plaine face au vent soutenu annoncé.
J’ai retiré tous les accessoires possibles pour compenser les 4kg de trop que j’avais sur la balance le premier jour. J’ai retiré appareil photo, drag chute, 1 secours, mes tongues et j’en passe!
Et bien en thermique c’est la révolution !!! Je monte très bien et me retourve souvent au sommet des grappes. Une position bien plus avantageuse pour bien négocier la manche.
Première balise et premier verrou avec plus de 30km/h qui rentre dans un goulot. C’est très turbulent et difficile d’avancer. Je m’en sors pas si mal et tire même un peu le groupe, dans cette zone qui posera pas mal de pilotes.
Je me retrouve presque à poser une fois sorti du venturi, a trop vouloir avancer, mais je trouve on bon thermique à 3.5m/s qui me remet dans le groupe de tête.Ensuite, vient les 2 aller-retour sur les hauteurs que je négocie bien et haut.C’est déjà la rentrée au but que je lance avec quelques uns. Mon détour vers des nuelles me met bien pour attaque le but.
On fait 18km de rentrée vers le but quasi à fond tout le temps en partant de 2800m environ.
Je suis devant au départ mais Joachim va un peu plus vite et finira le premier. Je suis 2e aujourd’hui!!!
Ça aura été vraiment tendu tout le long avec 6.2 de finesse nécessaire j’arrive à 60m sol au but avec le doute jusqu’au bout à cause du vent de travers face fort.
Edit: je suis dans la Team « Ozone » pour cette compétition, et Joachim aussi, alors on se met bien par équipe avec ce doublé. Pourvu que ça dur.
Coupe du Monde Roumanie – Manche 3
Aujourd’hui, je n’ai que des photos de la belle cigogne qu j’ai pu observer dans la cambrousse où je tanque!
Je fais un start très moyen parce que je me mets tout le temps dans les mauvais endroits, a contre temps. Je pars 200m sous les plus haut.
La première branche se passe très bien, puisque j’arrive, en lignant, à me retourner dans les plus haut, et me laisse même tirer le groupe avec quelques uns plus bas que moi.
Bon la première (grosse) erreur est au thermique que j’enroule que j’enroule et juge trop faible sans observer correctement autour de moi. Je pars vers la balise à 1.5km pensant trouver mieux sur le sommet du dôme qu’elle surplombe. Quand je fais demi tour dans rien trouver à la balise le groupe fini d’enrouler un boulet de canon qui sera le plus gros thermique de la journée.
Je me retrouve à la traîne mais commence à ratrapper. Je fais ma plus grosse erreur a la balise suivante. Je pars trop bas la claquer en me disant que je reviendrai dedans… ce que n’arriverai pas.
S’en suit une attaque de plaine où je refuse de me laisser dériver dans le vent vers les reliefs, ce qui finit de me poser.
J’en tire 2 règles que je sais, mais que je n’ai pas suffisamment automatisé:
me laisser porter devant c’est bien, mais à condition d’être beaucoup plus rigoureux dans l’observation du thermique des pilotes derrières.
me faire confiance dans les rattrapages par le haut. Et limiter au raisonnable celui par le bas. Une évidence peut être, mais j’y déroge nonchalamment régulièrement une fois le cul dans ma sellette
Objectif de demain: voler plus juste pour essayer de faire discarder le plomb du jour (1 manche sur 4 est supprimée au score).
Coupe du Monde Roumanie – Manche 4
88km prévu en milieu de plaine pour éviter les orages annoncés. Ce 4e jour est peut-être l’occasion de discarder mon plomb d’hier.
Ça se passe plutôt bien pour moi avec alternance de bons replacements et de petites erreurs que j’arrive à rattraper.
A plusieurs reprises on frôle les 3050m max autorisés, mon GPS a noté 2990m max aujourd’hui pour moi .
Dans le retour vers le sud, je parviens à me remettre en sommet de grappe de tête. Ça se regarde un peu trop à mon goût aux sommets de thermiques, alors je tire le groupe sur quelques thermiques avec Simon entre autres…
Vient un point dur, où j’ai tiré les enseignements de mon erreur d’hier: je fais demi tour pour ressortir avec quelques uns voyant que je suis trop bas et en train de m’isoler. Excellente décision aidé d’un peu de chance parce qu’on trouve un gros +3.5m/s, alors que le groupe de tête parti 2 kilomètres plus loin trouve beaucoup moins!
On se retrouve avec une 20aine de pilotes complètement éparpillés et ultra haut à survoler l’ancien groupe de tête, 700m sous nous!!
Au final l’orage s’invite au jeu alors que je suis dans le plané final vers le but. La manche est alors stoppée.
Je finis 5e de la manche grâce aux points d’attaque que j’ai acquis.Bon le seul hic, que je ne sais pas expliquer, c’est que la manche ne fait que 800 points. Mon trou d’hier n’est donc pas complètement effacé, puisqu’on a moins de 4000 points au total (25% des moins bonnes manches sont discardées).
Je suis 13e au général et une petite manche de 200 points me permettrait de prendre des places en gommant entièrement cette mauvaise manche.
Peut-être encore une manche demain avant l’orage. Samedi peut probable pour les mêmes raisons.
Beaucoup de plaisir en vol aujourd’hui et toute la semaine ! On a de la chance de vivre des choses comme ça !! Je reste émerveillé par ce sport.
Coupe du Monde Roumanie – Manche 5 et fin
On arrive à lancer une manche tôt avant les orages. Les congestus nous nous mettent à l’ombre et la course est en plaine, alors c’est mode zerotage à se battre dans du tout petit thermique. Suis plutôt content de la manière aujourd’hui. J’arrive à ne pas m’emballer même quand j’arrive à sortir 200m au dessus du groupe de tête. Je pose dans les plus loin à 30km. A ce moment là, je pense être remonté entre la 7e et la 5e place au général.
C’est sans compter sur 2 pilotes qui nous passent au dessus 40 minutes après et parviennent à quasiment boucler les 51km de la.manche!
Cette manche devient une seconde mauvaise manche au score par rapport au premier du jour, malgré ma 16e. Ça me fait 2 mauvaises et je dégringole à la 31e place au général !
De bonnes satisfactions pourtant cette semaine avec 3 belles manches (dont une 2nd et une 5e) et une première place par équipe pour OZONE Paragliders avec Joachim, Marchella et Gareth !
Les leçons pour la suite sont de continuer la progression dans le contrôle du groupe même en position d’attaque, et surtout éviter de jouer la discard pour éviter les « coups de baises » comme dans cette dernière manche, où 1 pilote peut faire discarder tout le monde.
Prochaine étape, la coupe du monde en Macédoine dans 2 semaines seulement . Ce sera ma dernière compétition avant la Super Finale en décembre.
Ces récits proviennent de la page Facebook de François. N’hésitez pas à la suivre pour avoir directement les prochains.
Montegrappa Trophy – Italie – Manche 1
C’est parti pour 75km avec un aller-retour le long du relief avant une rentrée au but sur 15km de plaine. Les options plaines pendant la course n’auront pas fonctionné.Je m’en sors bien et malgré quelques petites erreurs j’arrive à chaque fois a me remplacer dans le groupe de tête. Je tente même un échappé à 20km de but. Mais je ne trouve pas le gros +3.5m/s qu’on aura quand le groupe de tête me reprend.Je ne me relâche pas et sent quand on atteint le plafond vers 1800m et par 300m devant le groupe a finesse 10 du but!
Le premier tiers fonctionne bien mais a la moitié, je suis a 12 de finesse du but. Je dois me résigner à enrouler et me faire rattraper pour rentrer à 1m30 du premier, Maxime Pinot. Je prends un bonne cravate que j’ai du mal à sortir juste avant la ligne des points temps.Je suis 12e à la manche du jour!
Bon, bah je me sais capable de fusiller des manches, mais j’ai de bonnes sensations et mes replacements ou attaques fonctionnent pour le moment. Alors je vais tâcher de continuer si j’y arrive. Une bonne semaine niveau météo en théorie On est chanceux !
Niveau matos tout va bien sur cette première manche sauf mon aile qui tourne fort à gauche.
Heureusement j’ai construit cet hiver un kit de mesure. Je me disais que ma mesure était mauvaise, parce que mon aile (neuve) semblait piqueuse à droite et cabreuse a gauche… Et bah non!
Après quelques modifs sous les conseils de Maître Hono, ça devrait aller droit demain… …et plus vite aussi
Quelques photos de mon bricolage hivernale (merci Nicolas Rovira pour l’idée de la boîte à onglet )
Montegrappa Trophy – Italie – Manche 2
La version courte de ma manche du jour c’est: un bon gros tas des familles faute de discipline!
En détail, un bon début de manche, bien placé dans le groupe de tête. Puis moment de rupture :
Une bonne décision d’enrouler le thermique à l’éperon au vent du relief où je me perche. Thermique que les pilotes du groupe de tête négligent.
Vient la grosse erreur qui découle de cette position de force : je pars droit sur le trait dans la plaine avec une balise à 6km en aller-retour, le tout a plus de 80km du but! Sur le moment mon objectif déraisonnable était de prendre un peu de leading avant de me faire reprendre. Bien trop peu probable vu la stabilité annoncée et la phase de plaine incertaine à venir.
La seconde erreur m’empêche de rattraper la première. Je ne suis pas à l’écoute du groupe dans mon dos et je le laisse dévier à droite sur les petits reliefs sans réagir. Un virage du même côté en même temps m’aurait probablement permis de me faire reprendre.
La cause est certainement un mélange:
excès de confiance de me sentir dans le coup malgré le niveau
manque de prise de recul : la sensation non raisonnable de pouvoir réussir toute attaque sans discernement
mon caractère enthousiaste/attaquant de gamin qui revient au galop s’il n’est pas canalisé.
La discipline je vous dis! Une dominance d’altitude à plus de 20km du but n’est que du confort. C’est uniquement un gage de passer plus facilement les prochains kilomètres.
J’aurai dû venir chapeauter le groupe de tête.
Demain probablement pas de manche cause pluie. Dimanche et lundi devraient le faire.
Montegrappa Trophy – Italie – Manche 3
Malgré orage annoncé on lance un petite manche de 47km plutôt en plaine qui fonctionne pas mal. Petite erreur de placement au départ, je pars trop tôt en plaine avec un petit groupe. Plus bas que la tête je ne parviendrait pas à rattraper.
Avec quelques erreurs, je prends 8 minutes sur le premier, ce qui n’est pas trop grave… Mais avec ce niveau c’est 80 pilotes qui sont devant moi au but sur les 150 !
Bon, c’est mal barré pour un bon résultat au général, alors je vais tâcher de faire de mon mieux pour les 2 dernières manches.
Ça va probablement voler les 5 manches prévues
Mon Enzo (toute neuve) me faisait pas mal d’amorces de fermetures depuis le début de la compétition. J’ai maintenant appris que c’était un mal récent dû au changement de matériaux des joncs en production chez Ozone. Je sais maintenant comment détendre les joncs trop longs. A voir demain si ça améliore vraiment son comportement.
Montegrappa Trophy – Italie – Manche 4
100km dans une masse d’air rendue turbulente et glaciale par le front froid de la veille.
Je parviens à rattraper la tête dans la branche vers l’ouest, avance qu’ils avaient prise en prenant la première balise plus tôt en plaine que mon groupe.
Arrive un grand aller retour où je laisse en peu partir pour me mettre dans les plus hauts. Je claque la balise de plaine dans les plus bas juste par une ligne bien pourrie que je ne m’explique pas vraiment .
J’ai déjà plus aucune sensations de mes doigts gelés et douloureux.Me voila à mis course avec un groupe de poursuivants avec qui nous n’arriverons pas à rattraper les leaders.
J’arrive 7min derrière le premier. Je suis 56e au général sur 150 pilotes. Je récupère mes doigts en 15min après de belle douleur d’onglé
Aujourd’hui, rien à perdre, je vais encore essayer de réduire les erreurs et avoir un régime de vol plus élevé si les conditions sont bonnes, ce qui m’a probablement manqué hier.
Montegrappa Trophy – Italie – Manche 5 et fin
Dernière manche de 80km où je recolle la tête a la seconde balise et ne la lâcherai plus. Vraiment content de la manière avec une 13e place aujourd’hui a 1min d’Honorin vainqueur de la manche.Je terminé 38e au général.
2 bonnes manches (12 et 13e), 2 moyennes (~7min de retard) et 1 plomb. J’ai de quoi bosser et l’impression de pouvoir continuer à progresser même avec un plateau aussi relevé.
J’ai encore besoin de réglages sur mon aile qui ferme beaucoup plus que mon ancienne… une histoire de calage et de joncs apparemment.
En tous cas quelle plaisir de voler ici! 6 vols / 17h en l’air : 1 entraînement avec Nelson et 5 manches avec les meilleurs pilotes mondiaux. Une grosse entame de saison 2022.
Bravo à Maxime Pinot qui a réussit à devancer 2 monstres du parapente : Luc et Honorin.
Prochaine étape le championnat de France en Savoie fin mai.
Compétition Normande que j’ai rejoint pour la manche de dimanche seulement. Déco Saint Marc d’Ouilly. Outre une manche très agéable dans d’excellentes conditions et des plafonds de 2200m (doigts glacés!), c’est après le but que c’est devenu grandiose. Je claque la ligne des points temps et trouve un beau +3.5m/s. Direction le Mont Saint Michel ! Une prolongation de 20km perché au-dessus, avant d’aller gouter la bière du Mont Saint Michel, à l’aérodrome du même nom… Une première manche 2019 pour moi avec une cerise plus grande que le gâteau. Un spectacle magnifique, on devinait Granville et la Pointe du Grouin. Je me disais en voyant ça, que notre petit chiffon volant est un instrument fantastique. Quelle chance. Merci encore à José ainsi que tous les bénévoles d’Optivol !!! La visualisation 3D de la manche, que je remporte au passage, sur Ayvri.
Tout d’abord pourquoi faire cette analyse ? Cette compétition était pour moi une première. Je ne savais pas trop de quel bout prendre l’exercice. Je connaissais la vallée, je connaissais la plupart des participants et je savais voler. J’ai choisi de faire ce que je savais faire et de me laisser le temps de découvrir en profitant de ces moments avec des amis.
Après deux manches bouclées, je me retrouve plutôt bien classé et je ne suis pas mécontent de moi. Le soir, Benja, un ami et moniteur local me pourrit (amicalement bien sur) sur ma deuxième manche qu’il a pu suivre durant la journée (Ce n’est pas une retranscription exacte mais les idées sont là):
-« Je te voyais à tourner, tourner, essayer d’exploiter. Aujourd’hui si tu voulais être devant, il fallait juste pousser le barreau mais ne jamais rien gratter. A la limite, tu relâches le barreau pour mieux profiter du dynamique en passant. Dès le Start, vous étiez tous à rester en thermique au dessus du déco alors qu’il fallait être à la Vierge, à la limite sur Arapoup. »
Bon jusqu’à là, j’étais tout content de moi mais tout ce qu’il me disait, me paraissait bien vrai. J’ai merdé sur pas mal de point. Normal dira t-on c’était une découverte, mais il est temps d’apprendre de ses erreurs (Et accessoirement de celles des autres).
Après avoir fait le montage d’une vidéo sur cette manche, je me suis motivé à étudier comment les choses se sont passées pour m’améliorer dans ma pratique. J’ai donc analysé les traces de chaque concurrent pour essayer d’en extraire des infos intéressantes. Espérons qu’elles puissent aussi vous être utiles.
Vous pouvez retrouver les tableaux avec les données complètes dans la synthèse en fin de document.
Gardez bien en tête que les seules vérités dans ce documents sont les chiffres. Toutes les interprétations et les analyses ne sont que le fruit d’un pilote ayant une expérience de vol limitée et une seule compétition à son actif.
Cette étude permet de déterminer des manières efficaces de voler en compétition… dans cette vallée. Les résultats pourraient être bien différents sur d’autres sites.
Parcours
La vallée d’Accous nécessitant des conditions bien rares pour sortir, le parcours reste dans le bocal. Comme d’habitude, la majorité du vol va se reposer sur les deux spots de dynamique Arapoup et la Vierge (Les crêtes Est/Ouest positionné au Sud, respectivement à droite et à gauche de la vallée). Les options les plus intéressantes devraient apparaitre avec les deux balises positionnées plus au Nord (B5 et B7).
Start
Planification
Dans cette situation trois spots d’attente sont possibles:
Premièrement, la solution la plus évidente et la plus choisie est de rester au dessus du déco en thermique.
Deuxièmement, le dynamique d’Arapoup qui a été vu comme une solution de repli en cas de problème avec le thermique du déco.
Troisièmement, le dynamique de la Vierge, totalement évité par les concurrent.
Voici un tableau pour synthétiser les différentes caractéristiques de chaque spot:
Spot
Plaf
Distance au Start
Fiabilité
Déco
1680
2km
Moyenne
Arapoup
1595
2.4km
Bonne
Vierge
Similaire à Arapoup
2km
Bonne
Les plafs sont mesurés avec l’altitude la plus haute atteinte par un concurrent durant l’attente (Qui n’a pas forcément été l’altitude de départ vers le Start). Celui de la Vierge n’a pas été mesuré car aucun concurrent ne s’y est rendu durant l’attente. Mais il a été estimé en observant les autres voiles.
La distance au Start n’a pas été mesurée au plus court entre le spot et le Start, mais avec une optimisation en prenant compte de la première balise.
La fiabilité du thermique du Déco est estimée à moyenne à cause des différents cycles et de la difficulté d’optimiser l’ascendance avec le nombre de pilotes environnant. Les deux spots de dynamique sont plus fiables au vu de la régularité de l’ascendance.
Analyse
Fiabilité
Le tableau suivant donne pour chaque spot, le nombre de pilotes classés en 3 catégories suivant leur altitude au moment de franchir le Start: ceux arrivant à plus de 50m au dessus de la moyenne des pilotes, ceux entre -50m et 50m, et 50 en dessous de la moyenne:
Différence à la moyenne
50<x
-50<x<50
-50<x
Total
Total
7
23%
15
50%
8
27%
30
Arapoup
5
62%
1
13%
2
25%
8
Déco
2
9%
14
64%
6
27%
22
La grande majorité est restée dans le thermique du déco (22 sur 30). Dans ceux étant allés sur Arapoup, un pilote a perdu le thermique à un mauvais timing ce qui lui a empêché de faire le plaf sereinement avant d’aller au Start. Les données de ce pilote ne sont donc pas pertinentes pour étudier le meilleurs spots d’attente. Les valeurs entre parenthèses ne prennent pas en compte cette trace.
L’option Arapoup permettait d’accéder plus facilement à un placement parmi les plus hauts tout en minimisant les risques d’arriver dans la tranche basse. Au niveau de la fiabilité, on voit nettement que ce spot était bien plus avantageux que le thermique du Déco.
Il fallait juste prévoir assez de temps entre le départ de la zone du déco et l’ouverture du Start pour avoir le temps de faire le plaf.
Altitude au Start
Ce tableau donne l’altitude de chaque pilote au moment de franchir le Start, la différence par rapport à la moyenne des pilotes et leur spot d’attente:
Le premier point à remarquer est qu’il n’y a pas de grand écart entre les maximum d’altitude depuis les deux spots d’attente. Mais l’avantage est tout de même pour les pilotes venant d’Arapoup, 3 pilotes dans les 4 plus haut viennent de ce spot.
Temps au Start
Le tableau suivant liste pour chaque pilote l’heure du passage du Start, le temps écoulé depuis l’ouverture de la compétition et la différence avec le temps moyen des pilotes:
J’ai l’impression qu’il y a comme une corrélation entre le fait d’arriver au Start tôt et d’avoir un bon classement. Peut-être que cette minutes d’écart joue énormément… Ou que les pilotes les plus entrainés à faire de la compét’ soignent bien ce timing.
Conclusion
Un premier point pour Benja, attendre l’ouverture du Start au thermique du déco était une erreur d’entrée de jeu.
Analyse perso
Et vous savez pour qui cette idée a été la plus pourrie… pour le couillon qui écrit ces lignes. Je suis le 1168m bien rouge. J’ai mon premier élément de réponse sur les éléments qui fait défaut (Et ce n’est que le premier). Par contre je suis plutôt content de ne pas avoir loupé le coche malgré le fait d’être bien plus bas que mes concurrents.
« Devant, tous au dessus »
« Derrière, tous au dessus »
Balise 1
Planification
La première balise était à aller chercher assez loin dans le vallon de l’Aoulet.
Deux possibilités s’ouvraient à nous:
Aller sur Arapoup pour exploiter et faire un plein avant d’aller vers la balise.
S’appuyer sur le dynamique d’Arapoup tout en filant directement vers la balise.
Analyse
Ce tableau donne pour chaque concurrent l’horaire de passage de la balise 1, la durée entre les passages du Start et de B1, la différence de durée par rapport à la moyenne des pilotes et la méthode utilisée après le Start.
Naturellement, les pilotes qui ont choisi de cheminer directement sont bien plus rapides que les autres. Il était en moyenne deux fois plus rapides de cheminer que de vouloir exploiter (6’06 contre 12’47).
Deuxièmement les pilotes choisissant d’exploiter perdent bien moins d’altitude. 200m de gagné pour 6’40 de perdu, ce qui nous donne un taux de montée moyen de 0.5m/s sur le supplément d’exploitation.
Conclusion
L’option cheminement est clairement celle qu’il fallait choisir pour rester dans la course.
Voici en jaune la trace jaune du pilote le plus rapide entre le Start et B1. En rouge figure ma trace pour faire une comparaison.
Analyse perso
A l’ESS, on peut dire qu’avec les pilotes 8 et 10, avec qui j’ai fini groupé, nous étions la tête du peloton. Nous avons fini 15min après le dernier du groupe de tête. 15min dont 6 de perdues sur cette décision. Cette erreur est manifestement la plus importante que je fais durant la course. Dans les 10 premières places, je fais figure d’exception en ayant pris cette option.
De plus, en exploitant, je ne me contente pas de rattraper la différence de hauteur que j’avais avec les autres concurrents au Start. Je suis resté dans la pompe jusqu’à être au niveau des pilotes après qu’ils aient repris un surplus superflu d’altitude.
Après un Start 200m plus bas et une première balise 6min derrière les meilleurs, mon début de manche est objectivement mauvais.
Balise 2
Planification
Le trajet pour la balise 2 est assez évident, appui dynamique sur Arapoup, sur la Vierge, pour ensuite faire l’inverse au retour.
Analyse
Là encore une différence est notable entre le groupe de tête profitant du cheminement et ceux qui exploitent le dynamique en route. Aucun de ceux qui ont mis moins de 12min entre B1 et B2 n’est resté sur place pour faire plus de quelques huit.
De plus, quelques différences importantes se trouvent entre des traces exploitant un temps similaire. Je l’attribue à une utilisation plus ou moins intense de accélérateur (Et sûrement aux performances accélérées des voiles aussi).
Conclusion
Celui qui utilisait Celui qui utilisait son accélérateur plutôt que ses freins a eu tout bon dans cette portion. On voit une importante démarcation entre ceux qui sont dans l’état d’esprit compétition (Portion en moins de 13′) et ceux qui n’ont pas cette habitude (Plus de 16′) .
Voici la trace du plus rapide entre B1 et B2 (en rouge), pour comparaison, ma trace est placée en jaune:
Analyse perso
Cette fois ci ma trace est très proche de celle du leader, je perds 1’20 à gratter contre Cette fois ci ma trace est très proche de celle du leader, je perds 1’20 à gratter contre 1′ pour lui. Mais nous avons 1’55 de différence sur cette portion. J’ai sans doute été trop hésitant sur l’accélérateur en ce début de course.
Pourtant les vidéos montrent que je suis globalement plus rapides que ceux qui sont proches de moi sur ces cheminements et cette transition. Ce qui me permet de gagner du temps par rapport à eux. Avance que je reperds immédiatement dès que j’exploite inutilement.
Par contre cette fois ci, je me retrouve à être plus rapide que la moyenne. Il y a de l’amélioration… sans être bien fracassante.
Balise 3
Planification
Pour la balise 3, nous étions encore dans les classiques d’Accous. Cheminement, transition, cheminement et rebelote.
Le plan reste le même que pour la précédente, pousser le barreau et ne jamais s’arrêter.
Analyse
Fois cette encore on retrouve le groupe de tête qui optimise le trajet et cheminement sans exploiter. On retrouve le même schéma que pour la balise précédente.
Conclusion
L’écart se creuse, on voit trois catégories de pilotes se dessiner:
Ceux qui optimisent leur parcours en mode full compét’ (Groupe de tête).
Ceux qui font continuellement de petites erreurs qui ne leur permettent pas de raccrocher l’échappée.
Ceux qui ne sont pas dans l’état d’esprit compétition et qui perdent de nombreuses minutes à exploiter au mieux de cheminer vers l’objectif.
Voici la trace du plus rapide entre B2 et B3 (en rouge), pour comparaison, ma trace est en jaune:
Zéro virage pour le leader. Un aller retour pour moi: 1′ de perdue.
Analyse perso
L’écart entre les leader et moi se creuse à cause de petites erreurs qui me coutent chères. Tous les moments où j’ai choisis de gratter plutôt que d’avancer auraient été à proscrire.
Balise 4
Planification
Maintenant on connait le programme.
Analyse
Les trois groupes sont encore plus marqués. On peut les voir avec les horaires de passages à la balise:
Avant 15h40
Entre 15h42 et 15h54
Après 15h59
Cette balise est aussi la première pouvant être difficile à atteindre une fois passé une certaine heure. Les premières vaches arrivent.
Conclusion
Voici la trace du plus rapide entre B3 et B4 (en rouge), pour comparaison, ma trace est en jaune:
Encore une fois le leader de la portion ne fait aucune fioriture dans sa trajectoire: Toujours avancer vers l’objectif.
Analyse perso
Cette fois ci, mes 3min écart ne viennent que des tentatives d’exploiter le dynamique. Sans doute qu’à partir de ce moment là, j’étais bien plus échauffé sur l’accélérateur.
Balise 5
Planification
Première balise changeant du classique Arapoup/Vierge ou Vierge/Arapoup. On sort du schéma principal avec la brise du Nord. Pour cette balise il faut aussi prendre en compte la brise secondaire venant depuis le col à l’Ouest (Sur la carte, à suivre les routes sur le coté droite).
Encore une fois deux options sont possibles:
Passer la balise B4 puis revenir sur la pompe de la Vierge pour faire un plein puis filer vers B5
Passer la balise B4 puis transiter directement vers B5
Cette balise est la première qui peut rapidement mettre au tapis les pilotes en cas de départ trop bas. Du coup, il est tentant d’aller refaire le plaf avant de transiter. Mais il faut bien se rappeler la présence de la brise secondaire d’Ouest. Par rapport à un départ depuis la pompe de la Vierge, en partant de B4 on est moins contré, on a 500m de moins à faire en transition et on ne perd pas le temps nécessaire pour aller exploiter.
De plus, il reste des échappatoires permettant de minimiser le risque de vache. A l’aller et au retour, le thermique du rocher aux Chèvres est plutôt fiable en cette heure de la journée. En cas de pépin, une fuite brise de dos jusqu’au pied de la Vierge permet des sauvetages à très basses altitudes (J’ai déjà regardé le clocher de Lées d’égal à égal sans poser). Ces solutions feront perdre du temps, mais elles sont de bons moyens de repli qui permettent de se mettre à l’aise pour s’éloigner de l’option la plus sereine (C’est marrant d’avoir pensé cela après avoir voulu gratter sur des longueurs Arapoup/Vierge…)
Analyse
Pour cette fois ci, on a enfin des résultats qui changent. Ceux qui ont le meilleur temps sur cette portion ne sont plus dans le groupe de tête. Il est a noter aussi que 2 des 4 meilleurs temps n’ont pas bouclé le parcours. Il est possible que ceux qui on fait les meilleurs temps étaient plus à même de prendre des risques (Même si ces 2 vaches n’ont rien à voir avec cette balise).
En observant les traces de quelques pilotes du groupe de tête, j’en ai calculé qu’ils ont en moyenne perdu en 1’20 rien que pour rejoindre la pompe de la Vierge. Pour une altitude similaire en B4, les deux options faisaient arriver à la même altitude en B5 (Avec une rapide pause dans le thermique sur le rocher aux Chèvres pour l’option directe) tout en étant plus rapide.
Ensuite les différences entre les temps de ceux qui ont directement filé viennent de l’exploitation thermique avant de passer B5. Le pilote qui a fait le meilleur temps ne fait par exemple que 2 tours, qui lui font qu’en même gagner 200m tandis que j’y passe 3min.
Conclusion
Première balise vraiment intéressante où personne dans le groupe de tête n’a pris la meilleure option. Une des raisons peut être que le thermique du rocher aux Chèvres n’était pas balisé au moment où ils ont dû prendre leur décision. Arrivant plus tard à cette étape, il a été plus facile pour les suivants de miser sur ce thermique en voyant le groupe de tête dedans.
Ci-dessous la meilleurs traces pour chaque option (2′ d’écart):
Analyse perso
Enfin une bonne option pour moi, je réalise le troisième meilleur temps. Bien que Enfin une bonne option pour moi, je réalise le troisième meilleur temps. Bien que partant plus bas que le pilote le plus rapide, j’arrive plus haut en perdant 1min par rapport à lui. Je dirais que c’est ma première bonne opération qui me permettra de me donner une chance de rattraper la tête du peloton.
Pour la première fois, je parcours une portion plus rapidement que les deux pilotes qui m’encadrent au classement final. Mais surtout à partir de cette balise, je serais à chaque fois plus rapide qu’eux.
Balise 6
Planification
Pour cette balise on est dans une configuration nécessitant la traversée transversale poussé tout du long par les brises.
Deux plans sont possibles: soit essayer d’atteindre l’altitude nécessaire pour traverser la vallée en cherchant un thermique au rocher aux Chèvres, soit filer directement sur la Vierge sans perdre de temps pour retourner dans le mode de vol le plus classique, appuis dynamiques pour passer d’Ouest en Est.
Deux problématiques rentrent en compte:
Est il plus rapide de faire le détour par les appuis dynamique plutôt que faire de la prospection et de l’exploitation thermique ?
Quel est l’altitude nécessaire pour faire la transversale ?
Analyse
Les pilotes sont séparés suivant l’option choisie.
Premièrement sans surprise, il y a un lien entre l’altitude au passage de B5 et le temps passé en thermique avant de transiter. Cette corrélation est respectée sauf pour quelques exceptions dans deux extrémités du classement.
En haut les pilotes 3, 4 et 5 passent B5 un peu en dessous de la moyenne des autres pilotes mais sont dans les meilleurs temps sur la portion. Plus loin dans le classement les pilotes 17, 18, 23 et 24 passent B5 plus de 110m au dessus de la moyen mais ne profitent pas de cet avantage pour atteindre B6 rapidement. Comme depuis le début de la course ceux qui exploitent le moins se retrouvent devant. Les plus conservateurs prennent moins de risques et se font distancer. Les trois duos de pilotes semblent se regrouper par méthode de vol. Ils se sont suivis deux à deux tout le long de la course sans qu’un seul ne fasse jamais la différence avant l’arrivée à la dernière balise.
Trois autres pilotes font figures d’exceptions par les options uniques qu’ils ont pris. Tout d’abord le pilote 1 n’a effectué qu’un rapide tour dans le thermique avant de filer prendre appui sur le dynamique de la Vierge. On voit que si cette solution n’était pas optimisée, elle permettait de ne pas risquer de perdre du temps avec une mauvaise prise de thermique.
Ensuite le pilote 7 montre un parcours assez similaire en abandonnant l’option thermique plus tard: 2’40 » de perdu par rapport au fait de filer directement en dynamique.
Enfin le deuxième plus rapide sur cette portion est le pilote 19. En partant de la mentalité de chercher à être assez haut pour traverser, il a établie qu’il était directement assez haut et qu’il pouvait transiter sans exploiter. Sa trace révèle qu’il a gagné pas mal d’altitude directement après son passage de B5 mais au final sa ligne montre qu’il était possible de faire la transversale en perdant 250m. Ce choix semble le bon surtout avec le vol continuant sur les crêtes en dynamique qui permettaient de se refaire sans s’arrêter.
Conclusion
Encore une fois les meilleurs lignes sont sans fioritures. Voici en jaune la trace la plus rapide profitant de la brise principale de la vallée pour rejoindre au plus vite la prochaine balise. La trace en rouge est un compromis entre la fiabilité et l’optimisation par rapport au choix de chercher un thermique.
Encore une fois, globalement la leçon est « tu enroules, tu perds ». Deux exemple marquants sont les pilotes 11 et 14 qui perdent beaucoup de temps à exploiter les thermiques. Pour tous les deux, cette erreur les placent dans une mauvaise posture par rapport à leur concurrent direct. Mais je les remercie, je suis un concurrent direct.
Analyse perso
J’avais directement compris le piège de vouloir absolument enrouler pour transiter (Mais pas celui de redouter de faire une directement la transversale) et d’y perdre J’avais directement compris le piège de vouloir absolument enrouler pour transiter (Mais pas celui de redouter de faire une directement la transversale) et d’y perdre beaucoup de temps. J’ai donc pris la direction de la Vierge et enroulé seulement lorsque j’ai trouvé (sans chercher) un thermique très efficace. Cet état d’esprit m’a permis de ne pas m’enliser sans avancer. Mais encore une fois la vraie bonne option était de faire confiance dans mon aile et dans le site pour transiter directement. Résultat 2min optimisable facilement.
Balise 7
Planification
Pour cette balise la configuration est totalement l’inverse de la précédente: Quitter les spots de dynamiques face à la brise pour filer au Nord.
Le plan pour moi était clair suivre le dynamique le plus à l’Ouest possible sur la Vierge jusqu’à ne plus avoir de vario positif puis transiter vers B7. Encore une fois l’idée est de se placer le plus possible à l’Ouest du point d’aboutissement à la balise pour lutter le moins possible contre la brise secondaire.
Une autre option choisie par d’autres étaient de compter sur des thermiques au dessus de Lées pour raccourcir la distance.
Analyse
Ces données montrent combien exploiter pour cette section met en retard. Le groupe de tête augmente encore son avance en ne s’arrêtant pas pour exploiter.
Conclusion
Il y a encore une fois la démarcation entre les pilotes ayant l’état d’esprit compétition et ceux cherchant à exploiter quand une occasion arrive. Le gap de 3min entre la performance du groupe de tête et des suivants montrent que ne pas avoir cet état d’esprit incite fortement à perdre du temps pour se rassurer sur l’altitude à avoir avant de faire un glide. Une autre piste de réponse est l’effet de groupe lors du vol. Les leaders ne se lâchent pas d’une semelle et prennent les mêmes options. Derrière les pilotes moins aguerris suivent aussi ceux devant eux et réalisent les mêmes erreurs. Il n’y a pas d’entre deux.
Analyse perso
Je me mords les doigts quand je vois dans mes vidéos que je m’arrête dans la transition vers B7 pour enrouler. La vidéo précédente, je vois les pilotes que je dépasse parce qu’ils restent à exploiter sur la Vierge et voilà que je les laisse me rattraper en enroulant un thermique.
D’après les score et le temps que j’y ai passé, je pense avoir perdu une place sur la manche et au général rien que sur cette erreur.
ESS
Planification
L’ESS et le Goal sont dans le sens de la brise. Le plan est simple pousser le barreau jusqu’à l’ESS puis assurer bras haut pour aller au Goal.
Analyse
Cette fois-ci pas de grande surprise, pas de gros écarts de trajectoire ou de temps. Sans doute que certains ont mieux réussi en se mettre un peu plus au vent de l’ESS pour être le moins contré possible. Mais les différences de temps doivent surtout provenir d’une utilisation différente de l’accélérateur.
La seule chose de sûr est que faire un détour avant d’aller à l’ESS n’était pas la bonne option (Pilote 20).
Analyse perso
J’ai l’impression avoir été plus efficace que mes deux concurrents directs sur cette dernière portion. Je l’expliquerais pas le fait d’avoir eu une meilleure trajectoire. Ma trajectoire est une ligne droite entre mon point d’aboutissement à l’ESS alors qu’eux se sont d’abord déporté vers le Sud en étant dans la brise secondaire avant de revenir vers le Nord contré par la brise principale.
Goal
Le tableau donne la durée de la portion B6/B7 et l’altitude au Goal.
La portion B6/B7 est intéressant car c’est la dernière où les pilotes ont exploité (Possiblement à de manière superflu).
Les valeurs d’altitudes au Goal sont à prendre avec des pincettes car beaucoup de pilotes ont commencé leur perte d’altitude avant de passer au dessus du Goal. Globalement les pilotes devaient avoir plus de marge que ce qu’indique le tableau.
Par contre, les altitudes élevés peuvent être pertinentes. Par exemple on voit que le pilote 13 a été dans les plus lent sur la portion B6/B7, sans doute qu’il est resté exploiter des ascendances sur cette portion. Cette option lui a fait arriver à près de 1000m dans un bon 550m de marge avec le sol. On voit très clairement une perte de temps pour monter alors que le Goal était à portée.
En comparaison, je passe le Goal à 684m (~250m AGL) et j’arrive à poursuivre mon vol en raccrochant sur Arapoupe. Sans pouvoir donner de conclusion avec les chiffres, j’ai l’impression que beaucoup de pilotes ont surestimé la hauteur nécessaire pour boucler (Et je fais parti de ces beaucoup de pilotes).
Synthèse
En regardant ces données dans leur globalité il est possible de noter quelques points supplémentaires.
Groupe de tête
En regardant les temps aux points de passage au balise, on remarque que le groupe de tête s’est formé très vite. Arrivé en B2, il y a déjà 1’40 » entre le groupe de tête et le premier poursuivant. Pour avoir une chance d’accrocher aux leaders et de profiter de leur effet de groupe, il est indispensable d’effectuer un bon Start et de prendre les bonnes décisions dès la premières balises. Aucun de ceux qui ont pris la mauvaise option pour rejoindre B1 n’a pu espérer rattraper le groupe de tête.
5 pilotes sont avec le groupe de tête dans le début de la compétition (Les pilotes 8, 10, 11, 13 et 24). Par contre leurs erreurs les font perdre de plus en plus de distance. Il est possible qu’ils profitent de moins en moins de l’effet de groupe jusqu’à prendre une option qui les enterre totalement.
Régularité
L’immense majorité des concurrents sont biens moins efficaces en fin de parcours qu’au début. Ceux qui accrochaient le groupe de tête se font larguer et se retrouve à former la tête du peloton. Ceux qui se faisaient distancer en début de manche se retrouvent toujours plus loin.
3 pilotes font exceptions. Le pilote 19 réalise une première moitié de parcours dans les plus lentes mais fait des temps semblable à ceux de la tête de peloton sur la deuxième moitié.
Les pilotes 9 et 10 qui après des départs lents arrive à être suffisamment régulier pour rejoindre ceux qui perdent le groupe de tête pour former la tête du peloton.
Exploitation
Temps d’exploitation
Depuis le début, on voit que rester exploiter des ascendances n’est pas la bonne option dans cette manche. Mais à quel point cela joue dans le classement.
Le calcul du temps d’exploitation n’a été fait que pour un échantillon de pilote (C’est vraiment long à mesurer). Les colonnes donnent le temps de parcours, l’écart par rapport au premier, la durée total d’exploitation, l’écart de temps d’exploitation par rapport au premier, la proportion du vol passé à exploiter et le la part du temps d’exploitation dans l’écart avec le premier.
Premièrement l’ordre est parfaitement respecté entre le temps d’exploitation et le classement final.
Deuxièmement de manière générale le surplus d’exploitation compte pour 50 à 70% du temps perdu par rapport au premier. Le pilote 7 fait exception et doit être plus efficace sur le reste du vol (Peut être à défaut de l’altitude).
Gain
En se focalisant sur les gains à chaque balise pour le pilote 1, on voit que la seule portion où il a fortement exploité est aussi la seule portion qu’il rate par rapport aux concurrents. Un exemple de plus de la problématique de l’exploitation.
Altitude
Globalement la coloration montre bien que les pilotes de la deuxième partie du classement assurent bien plus au niveau de l’altitude. Paradoxalement, on voit que ceux qui font les points les plus bas sont les mêmes pilotes. Sans doute ces pilotes sont moins confiants sur leur capacité à ne pas faire d’erreur et pour certains des erreurs qui coutent cher arrivent vite.
Linéarité des cheminements/transitions
Les deux images suivantes montrent les parcours (sans le Start) du pilote 1 et 13.
Les cheminements et les transitions du premier sont biens plus linéaires. Il en va de même pour une bonne partie des traces entre celles du groupe de tête et des autres. Soigner ses trajectoires semblent un élément essentiel qui pourrait par exemple expliquer des écart qui ne sont pas dû aux pertes de temps en exploitation.
Conclusion
Benja était bien dans le vrai. J’étais peut être content d’arriver dans le premier tiers du classement mais il y avait en effet de sacrés conneries qui m’empêchaient de pouvoir espérer suivre le groupe de tête. Trop de perte de temps à voler comme je le ferais en loisir, soigner les plafs avant les transitions ce n’est pas automatique en compét’. Je n’ai pas étudié le parcours comme il fallait le faire pour une compétition, il fallait savoir s’écarter des habitudes de vol de la vallée.
Un exercice intéressant serait de voler chronométré hors compétition en se plaçant un parcours avec des balises pour acquérir cet état d’esprit.
A la base, mes objectifs étaient de boucler toutes les manches et d’être devant Bernard et sa pauvre Iota qui ne demande qu’à être dirigé par un vrai pilote. J’ai donc fait une compétition avec des résultats au dessus de mes attentes.
Maintenant pour ceux qui veulent voir quelques images de cette compétition, c’est par ici:
Le Breizh aile challenge est la 1ère compétition de parapente en bord de mer !
Cette épreuve a lieu le 12/13 juin sur la plage de Gohaud.
Elle se compose d’ateliers en vol (exemple : précision d’atterrissage) et d’ateliers au sol (maniabilité de l’aile). A l’issue des ateliers, chaque pilote se verra attribuer des points. Le vainqueur de la compétition est celui qui comptabilisera le plus de points.
Cette 1ère édition est ouverte à 12 pilotes. Le niveau brevet initial est demandé. La carte fédérale de compétition n’est pas obligatoire. Les inscriptions seront ouvertes durant le printemps.
Pour les participants des lots seront à gagner. Alors venez partager ce week-end de parapente pour de nouvelles rencontres, de la progression, de la découverte et surtout pour s’amuser !!!